Fonds solidaires : l’épargne salariale qui a du sens
Et si vous donniez du sens à votre épargne salariale ? Encore top peu connus, les fonds solidaires combinent pourtant enjeu social et objectif de rendement financier.
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Et si la finance empruntait le cercle vertueux de l’économie circulaire ? C’est déjà une réalité grâce à l’épargne salariale investie en fonds solidaires ! Depuis 2008, au moins un fonds solidaire doit être proposé dans les solutions d’investissement destinées aux salariés.
Souvent appelé « 90/10 », il permet d'investir entre 5 % et 10 % de ses actifs dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et le reste dans des titres plus classiques comme les actions ou les obligations cotées en Bourse. Les 90% restant peuvent suivre une gestion d’investissement responsable.
En pleine expansion, l’ESS englobe des structures de tous horizons et de toutes tailles guidées par la volonté de servir des publics fragilisés, pour moins d’inégalités, plus d’inclusion et de respect envers chaque bénéficiaire. Des associations, aux entreprises de réinsertion, des coopératives aux bailleurs sociaux, à la microfinance : tous les secteurs sont concernés.
En faisant le choix d’abonder les sommes issues de l’intéressement et/ou de la participation et investies sur le(s) fonds solidaire(s) du dispositif d’épargne salariale, le dirigeant accompagne les salariés qui souhaitent donner du sens à leur épargne. Il engage donc son entreprise dans une démarche d’entraide, de solidarité et de financement de projets socialement vertueux, ancrés dans les territoires. La boucle est bouclée !
La solidarité plébiscitée
Cette dynamique collective positive est plébiscitée par les salariés qui en bénéficient. Ils sont 70% à se dire plus fiers et plus engagés quand ils donnent du sens à leur épargne salariale1, première collectrice d’épargne solidaire (15,3 milliards d’euros en hausse de 8,5 % en 2022, sur un total de 26,3 milliards d’euros, en croissance de 7,4 %)2.
Levier de la marque employeur et de l’attractivité sur un marché de l’emploi parfois tendu, l’épargne salariale solidaire nourrit aussi un pan essentiel des politiques de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des entreprises. En 2024 pour les plus grandes entreprises (plus de 500 salariés), puis en 2025 (plus de 250 salariés) et en 2026 pour les PME, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Standards) va rendre plus exigeantes les obligations de reporting de durabilité. Les dispositifs d’épargne salariale, et en particulier à travers les fonds solidaires, permettent d’alimenter ces nouvelles exigences de reporting.
La diversification essentielle
Tous ces efforts de pédagogie et de transparence attisent l’intérêt de toutes les parties prenantes de l’entreprise pour la finance solidaire. La professionnalisation des acteurs accompagne aussi ce mouvement de fond.
Désormais, des équipes de spécialistes sont constituées au sein des sociétés de gestion pour analyser, sélectionner et suivre les structures de l’ESS et leurs méthodologies s’affinent.
L’enjeu est de taille : certes, les 5 % à 10 % d’actifs investis dans l’ESS ont avant tout vocation à générer un impact social réel sur la vie des personnes fragiles, mais ne doivent pas pour autant grever la performance financière d’une épargne salariale de moyen et long terme. En effet, cette dernière est essentielle aux salariés pour des projets tels que l’achat d’une résidence principale, le financement des études de leurs enfants ou la préparation de leur retraite…
C’est pourquoi, les fonds solidaires sont diversifiés. A titre d’exemple, les gérants experts de l’investissement solidaire de BNP Paribas Asset Management suivent une trentaine de partenaires solidaires.
L’ESS nécessite des besoins de financement croissant que les pouvoirs publics pourraient rapidement chercher à pourvoir. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, indiquait dans sa feuille de route présentée en novembre, sa volonté d’accroître le pourcentage maximum d’investissements solidaires dans les fonds d’épargne salariale de 10 % à 15 %.
“Informons sur l’impact concret des investissements solidaires”
3 questions à Sonia Liman, Responsable de l’Engagement chez BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises
Quels sont les retours des dirigeants d'entreprise lorsque vous échangez avec eux sur les solutions de finance solidaire ?
Sur le terrain, les chefs d’entreprise engagés dans une démarche de partage de la valeur avec leurs collaborateurs sont, dans leur grande majorité, sensibles à la promotion de l’investissement solidaire. En abondant le montant de l’intéressement ou de la participation, certains flèchent clairement l’épargne salariale vers les fonds solidaires, allant au-delà de la seule obligation d’en proposer au moins un.
Pourquoi les dirigeants d'entreprise doivent-ils s'engager dans un tel projet collectif ?
Aujourd’hui, l’un des freins que nous identifions est la méconnaissance des mécanismes de finance solidaire. Les réticences tombent dès que nous pallions le manque d’informations. C’est pourquoi, les acteurs, comme BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises, ont la responsabilité d’accompagner les dirigeants en mettant à leur disposition et à celle de leurs salariés des outils pédagogiques, concrets et mobilisateurs.
Par exemple, nous organisons des sessions d’informations clés en main et saisissons toutes les opportunités (conseils de surveillance, réunions salariés…) pour incarner l’impact de nos investissements en mettant à l’honneur les structures dans lesquelles investissent nos fonds solidaires.
En effet, il est essentiel d’informer les épargnants et le chef d’entreprise lorsqu’il abonde de l’impact réel de leurs investissements. C'est pourquoi, nous publions sur notre site Internet, un rapport d’impact social des investissements solidaires réalisés, ainsi qu’un rapport expliquant comment nos partenaires répondent aux 17 Objectifs de Développement Durable fixés par l'ONU pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux auxquels nous sommes confrontés.
Vous conseillez donc aux chefs d’entreprise d’étudier sérieusement la question ?
En effet ! Tous nos experts sont à leur disposition. En optant pour ce schéma très cohérent de soutien à l’Economie Sociale et Solidaire via l’épargne salariale, l’entreprise bénéficie de nombreux avantages : elle complète sa stratégie RSE en valorisant le volet social, améliore sa marque employeur, fidélise ainsi ses talents et en attire de nouveaux. Alors que les exigences réglementaires sont plus pressantes pour les entreprises, la finance solidaire est un levier très intéressant doit prendre une place de plus en plus importante dans les investissements, au regard des besoins de financement croissants des projets sociaux innovants et bénéfiques pour toute la société.
Le montant des investissements réalisés dans les fonds, et les revenus qu’ils génèrent, peuvent enregistrer des hausses comme des baisses en fonction des fluctuations du marché financier. Il existe donc un risque de perte en capital.
(1) Etude CSA - BNP Paribas Epargne & Retraite Entreprises, « la finance durable & l’épargne d’entreprise » – Septembre 2022.
(2) 21e baromètre de la finance solidaire La Croix et FAIR, juin 2023.