Face à l'impératif écologique, verdissez votre flotte automobile !
Face à l’enjeu de réduction des émissions de gaz à effet de serre, toutes les entreprises sont en première ligne avec l’électrification de leurs flottes. La Location Longue Durée (LLD) apparaît de plus en plus comme la meilleure solution pour atteindre les objectifs d’une nouvelle mobilité décarbonée et douce.
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Depuis les années quatre-vingt, la LLD séduit de plus en plus d’entreprises. Elle a représenté 60,3 % des ventes de voitures neuves au 1er trimestre 2023, en croissance de 11,2 % par rapport à 2022, selon le syndicat des loueurs de longue durée Sesamlld(1). Au-delà de ses avantages intrinsèques, tels que la maîtrise des coûts, la qualité de l’entretien, les technologies et les services associés, elle répond aussi à un enjeu désormais essentiel pour les entreprises : la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Les entreprises sont en première ligne pour relever les enjeux de la transition écologique dans les transports : les flottes des véhicules de société sont un facteur important d’émissions, avec plus de la moitié des nouvelles immatriculations chaque année. Et comme les véhicules d'entreprises parcourent près de deux fois plus de kilomètres par an, ils sont responsables de deux tiers – 67 % – des émissions totales de CO2 des nouvelles immatriculations, soit 2 % des émissions totales de gaz à effet de serre en France, selon l’association non gouvernementale Transport & Environnement(2) ; L’ONG voit dans les flottes d'entreprises "une solution pour réduire ces émissions à portée de main".
Après l’audit de son parc automobile, l’entreprise soucieuse de verdir sa flotte doit soigneusement choisir les modèles adaptés à ses besoins ; par exemple, les petites citadines 100 % électriques sont idéales pour les collaborateurs du siège, quand les commerciaux auront besoin d’un modèle doté d’une plus grande autonomie. Sur le plan financier, une alternative à l’achat, option rendue encore plus coûteuse par la hausse des taux d’intérêt, s’impose : la LLD permet aux entreprises de maîtriser leurs coûts et de bénéficier d’une palette de services dernier cri.
Des acteurs engagés dans l’innovation
Face à ces enjeux majeurs, les acteurs de la mobilité d’entreprise, loueurs et constructeurs, innovent grâce à de nouvelles solutions qui favorisent le choix d’une flotte électrique.
- La Location Moyenne Durée (LMD) permet de faire face à des situations comme équiper un collaborateur en CDD ou en intérim, attendre la livraison d’un véhicule neuf, mais aussi de battre en brèche les idées reçues et rompre avec les appréhensions liées aux véhicules électriques par un test sur ces derniers.
- La location de véhicules d'occasion offre quant à elle un avantage intrinsèque de taille : baisser les coûts mensuels tout en profitant d’un modèle encore récent, mais elle est aussi particulièrement adaptée aux flottes électriques. Les véhicules au prix d’achat élevé se prêtent particulièrement bien à la mise en place d’un deuxième cycle locatif avant la mise sur le marché particulier de l’occasion.
A noter : les entreprises changent en moyenne leur flotte de véhicules légers environ tous les 24 mois en LLD contre 36 à 48 mois en moyenne pour les parcs achetés, ces durées passent à environ 48 mois en LLD et entre 60 à 80 mois après l’achat pour les poids-lourds. Cette course aux derniers modèles pourrait sembler contrevenir aux objectifs de transition écologique. C'est sans compter les progrès technologiques et les investissements des constructeurs qui entraînent la commercialisation de modèles toujours plus économes.
- Autre solution à la disposition des entreprises pour verdir leurs flottes : l’auto-partage. Adaptée à tous les types de territoire, elle s’appuie sur des technologies 100 % digitales grâce à la télématique (géolocalisation, écoconduite et gestion de la donnée sociale, déjà associée aux services de LLD). Les conducteurs disposent d’une application, les véhicules sont équipés de lecteurs de badge RFID(3), les services généraux suivent en temps réel sur un portail web la position et l’état de chaque véhicule. Cela permet ainsi à l’entreprise de dimensionner sa flotte au plus près des besoins et de ses usages, afin d'optimiser sa charge financière et de réduire les gaspillages.
- La généralisation de l’Intelligence Artificielle (IA) devrait encore optimiser ces outils qui connaissent déjà une croissance importante. En 2022, Arval Connect, qui a enregistré une hausse de 20 % de sa flotte de véhicules connectés soit 500 000, permet notamment une évolution vers une flotte plus durable avec l’analyse du potentiel d’électrification et des leviers de réduction des émissions de CO2.
Un levier d’attractivité pour les salariés
Autre avantage de taille à l’électrification des flottes, les entreprises ont tout intérêt à soigner leur attractivité dans un contexte de tensions sur le marché de l’emploi. Les Plans de Déplacement Mobilité (PDM), rendus obligatoires par la loi du 1er janvier 2018 dans les structures de plus de 100 salariés, sont une occasion idéale pour adapter leur stratégie aux nouveaux usages des salariés et à leurs aspirations vers plus de responsabilité environnementale, à la maison comme au travail.
Dans les centres urbains, pour un parcours domicile travail inférieur à 15 km, proposer la création d’une flotte de deux-roues électriques offre de multiples avantages partagés : un gain pour la santé et la qualité de vie des collaborateurs, même les moins sportifs, et un levier de cohésion pour tous les salariés, car le faible coût permet d’équiper tous les collaborateurs sans distinction hiérarchique.
Cette solution s'inscrit dans une logique multimodale, ce qui offre un choix aux collaborateurs. Cette tendance est mondiale : dans le baromètre 2023 d’Arval Mobility Observatory(4), 71 % des entreprises interrogées, représentées par près de 9 000 décideurs dans 30 pays, ont déjà mis en place des schémas de mobilité douce pour leurs salariés (comme le partage, les vélos...).
Le coup de pouce des pouvoirs publics
Premier levier d'action : la réglementation
- Du côté des usagers, la généralisation en cours des restrictions de circulation – vignette Crit'Air 1 – et l’élargissement des zones à faibles émissions (ZFE) plaident pour l’électrification.
- Du côté des gestionnaires de flottes, la loi Climat et Résilience fixe l’objectif ambitieux de renouveler leur parc par des véhicules à faibles émissions, c'est-à-dire moins de 50g de CO2/km, jusqu’à atteindre 70 % en 2030. En outre, la loi d'Orientation des Mobilités (LOM) incite les entreprises à électrifier leur flotte automobile.
Deuxième levier d’action : la fiscalité.
- Côté entreprises, à côté des avantages fiscaux inhérents à la LLD, tels que la déduction de charges ou encore le paiement de la TVA sur la durée du contrat de location, les pouvoirs publics incitent à opter pour des véhicules propres, par l'intermédiaire d'un bonus écologique pour ceux qui louent plus de deux ans. Son montant dépend du niveau d’émission de CO2 du véhicule loué : 6 000 euros pour une émission jusqu’à 20 grammes de CO2 par km, 1 000 euros entre 21 et 60 grammes de CO2 par km. Des aides sont aussi prévues pour l'installation des bornes de recharge de véhicules électriques. L'aide ADVENIR, reconduite jusqu'en 2025, est un programme de financement des bornes de recharge et de leur installation. L'aide est de 20 % par point de recharge, avec un plafond à 600 euros. La déduction fiscale sur l’amortissement équivaut à 40 % de la valeur du véhicule électrique neuf.
- Côté salariés, les Avantages en Nature (AvN), à rouler en 100 % électrique comprennent la location, l'entretien et l'assurance. Ils sont avantageux pour les salariés qui les déclarent et qui peuvent bénéficier d'abattement.
Néanmoins, les associations appellent à plus de rigueur et d’engagement des pouvoirs publics, pour "positionner la France comme un leader dans la transition vers un système de transport à zéro émission", explique Transport & Environnement. Ainsi, elles appellent notamment :
- A revenir sur l’exemption actuelle de la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) pour les Véhicules Hybrides Rechargeables (VHR), trop polluants (73 % des VHR sont des véhicules de société)
- A doubler l’AvN pour les voitures électriques.
"Le changement de fiscalité proposé permettrait l’arrivée d’un million de VEB (Battery Electric Vehicles) supplémentaires dans les flottes d’ici à 2030, soit deux fois plus que les prévisions actuelles. Les VEB constitueraient alors 97 % des ventes de véhicules de société", conclut l’ONG.
Ainsi, parce qu’il influence tout le marché automobile, le parc des entreprises est au cœur de la transition écologique. L’engagement des grandes entreprises, souvent leaders dans l’adoption de gestion plus vertes, tire l’ensemble des acteurs vers le haut, afin d’offrir aussi aux PME-ETI des solutions respectueuses et accessibles. La transformation du parc automobile participe par ailleurs à l'engagement RSE de l'entreprise.
(1) “Le marché de la Location Longue Durée Année 2022”, Sesamlld, juin 2023.
(2) “Les grandes entreprises et administrations ne prennent pas leur juste part de la transition vers le véhicule électrique”, Transport & Environment, mars 2023.
(3) Technologie qui permet de mémoriser, stocker, enregistrer et récupérer des données à distance.
(4) “Arval Mobility Observatory 2023 Barometer”, 30 mai 2023.