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09 mars 2023

Le rôle clé du DAF dans une entreprise en hypercroissance

Une entreprise en hypercroissance doit faire face à de nombreux enjeux. Quelle est la place de la direction financière dans une entreprise en très fort développement et quel rôle doit-elle jouer ? Rencontre avec Maxime Cordonnier, CFO de la greentech AFYREN.

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Ingénieur de formation, Maxime Cordonnier a eu plusieurs vies professionnelles avant d’arriver chez AFYREN. Après cinq ans dans le conseil, il intègre le secteur de l’investissement pour avoir un impact plus fort auprès des entreprises. Ainsi, pendant près de 10 ans, il accompagne avec une approche 360° les entreprises financées, en siégeant à leur conseil d’administration. Au sein du fonds d'investissement SPI (Sociétés de Projets Industriels) de Bpifrance notamment, il intervient auprès d’acteurs industriels innovants et vertueux. La boucle est bouclée quand il croise la route de la Greentech AFYREN et en devient son directeur financier. Depuis quatre ans, il est pleinement acteur d’un projet porteur de sens au niveau industriel et environnemental.

 

Des financements diversifiés pour construire une usine

 

Depuis son embauche, Maxime Cordonnier poursuit un double objectif :

  • trouver les financements nécessaires au développement de l’entreprise,
  • structurer la fonction Finance.

Après 10 ans de R&D et de tests, la greentech clermontoise entend passer à l’étape de la commercialisation et de la production en finançant la construction de sa première usine. L’équipe financière a ainsi réuni un financement de plus de 80 M€, issu de sources privées et publiques. Après 20 mois de travaux, la bioraffinerie en circuit court et zéro déchet unique au monde, située en Moselle, a été inaugurée fin septembre 2022. Cette première unité industrielle a vocation à être dupliquée à travers le monde. Une seconde bioraffinerie, implantée à proximité de Bangkok, vient d’ailleurs d’être annoncée. Pour financer cette expansion à l'international, AFYREN a fait le choix de l’introduction en Bourse.

 

Une IPO pour se développer à l’international

 

Une augmentation de capital de près de 70 M€ a ainsi été réalisée en octobre 2021. 

L’IPO est un financement qui nous ressemble, avec une volonté d’impact. Par ailleurs, être coté nous permet de nous projeter à l’international. Respecter les exigences de la cotation est rassurant pour nos partenaires. C’est une preuve de sérieux de notre société malgré son jeune âge. Cependant, ce mode de financement ne peut pas correspondre à toutes les entreprises. Il faut se poser les bonnes questions et être solide sur ses appuis avant de se lancer. C’est pourquoi, six mois avant l’IPO, nous avons effectué notre revue stratégique et nous avons passé au crible notre feuille de route. Tout doit être clair avant de s’engager dans le processus d’IPO, qui peut ressembler à une puissante lessiveuse  ! Si les fondamentaux sont fragiles, il est fort à parier que l’entreprise n’arrivera pas au bout de ce marathon redoutablement intense. Néanmoins, l’introduction en Bourse est une aventure humaine passionnante.
Maxime Cordonnier, Directeur Financier et Administratif d'AFYREN

 

Structurer et processer la fonction Finance

 

En parallèle, Maxime s’emploie à structurer la fonction Finance d'AFYREN, supportée uniquement par le CEO jusqu’à son arrivée. Il recrute et accompagne avec les équipes la mise en place d’un ERP et définit les process afin d’assurer la comptabilité, le contrôle de gestion ou encore le reporting de la maison-mère et de la filiale qui porte l’usine.

Tout l’enjeu consiste à trouver un juste équilibre entre le niveau de structuration, d’organisation et de suivi réglementaire, sans alourdir les process, sans exagérer les contraintes.  

La volonté de devenir un acteur industriel international dès les débuts a nécessité très tôt la mise en place d’un certain nombre de process à la finance ou encore aux opérations.  Notre structuration nous a d’ailleurs bien servi lors de la documentation relative à l’IPO.  De manière générale, notre introduction en Bourse a été très structurante. Le choix du compartiment de cotation Euronext Growth nous a fait gagner en maturité, sans contraintes superflues. Rédiger des rapports financiers semestriels et annuels, élaborer la revue des risques, assurer la transition aux normes comptables internationales IFRS… Tout a concouru à faire passer un cap bénéfique à la fonction Finance et à la maturité globale de l’entreprise. 
Maxime Cordonnier, Directeur Financier et Administratif d'AFYREN

 

 

Quand la finance et la RSE font bon ménage

 

L’IPO a également permis de renforcer la démarche RSE et la prise en compte des critères ESG d’AFYREN.

Les exigences liées à la cotation et à nos nouveaux investisseurs nous ont encouragés à passer un cran supplémentaire en matière de structuration et de rationalisation de la démarche ESG. Même si la RSE est incarnée et portée par une direction dédiée, la fonction Finance est particulièrement impliquée. Aujourd’hui, la performance d’une entreprise se mesure autant financièrement qu’extra-financièrement. La RSE et la Finance sont fortement imbriquées. Notre ADN vert est un atout pour convaincre les investisseurs. Mais, nous ne devons pas nous reposer sur nos acquis. Nous devons continuer à développer notre démarche. Pourquoi pas en cherchant de nouveaux outils financiers, comme les obligations vertes. L’objectif est d’obtenir le meilleur coût pondéré du capital.
Maxime Cordonnier, Directeur Financier et Administratif d'AFYREN

 

Néanmoins, financer une start-up industrielle, avec un bilan à la base inexistant et des besoins de financement élevés, est risqué. 

BNP Paribas a été l’une des premières banques à nous avoir soutenus financièrement. À chaque étape de notre développement, les différentes entités du groupe BNP Paribas, telles que Portzamparc, ont su être présentes à nos côtés et se positionner comme des partenaires constructifs. Nous sommes d’ailleurs en cours de discussion pour le financement de notre seconde usine. Il est vrai que notre projet revient à escalader la face Nord. Ce n’est pas la voie la plus simple mais les entreprises comme la nôtre sont essentielles pour façonner l’industrie de demain, plus responsable et durable.
Maxime Cordonnier, Directeur Financier et Administratif d'AFYREN

Afyren, jeune pousse de la chimie verte

Créée en 2012, Afyren entre aujourd’hui de plain-pied dans la phase d'industrialisation de sa technologie. Dans une logique d’économie circulaire et de décarbonation, la Greentech produit des acides organiques, une alternative biosourcée aux molécules pétro-sourcées traditionnellement utilisées dans l’industrie (cosmétique, nutrition humaine et animale…). Elle emploie 110 collaborateurs.