[Matières Premières] Le stimulus économique chinois dope les métaux
Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 30 septembre. Bonne lecture !
Suivre cette thématique pour rester informé
ENERGIE
Les indices pétroliers ont connu une baisse hebdomadaire après deux semaines consécutives de hausse. Cette semaine, l’accent est mis sur les perspectives d’augmentation des approvisionnements en provenance d’Arabie Saoudite et de Lybie. Le cours du baril de Brent sur la bourse ICE a baissé de -3.37 % sur les 5 derniers jours et s’échange autour de 71.40 USD à ce matin. Les annonces successives de l’Arabie Saoudite sur l’augmentation de sa production de pétrole et de la Lybie sur la nomination d’un nouveau gouverneur de la banque centrale, atténuant ainsi les conflits, ont été accueillies par les marchés avec une baisse significative. Cette baisse reste cependant limitée par les tensions au Moyen-Orient, avec un risque « d’escalade » important. De plus, les mesures chinoises pour stimuler son économie n’ont pas eu d’impact sur les marchés pétroliers. Pour finir, la baisse a également été limitée par la tempête Hélène, qui a provoqué des pluies torrentielles et des inondations dans le sud des Etats-Unis et a obligé certains producteurs à suspendre leur production.
De son côté, les indices gaz TTF (référence européenne) et PEG (marché français) ont affiché une hausse très marquée sur les 5 derniers jours, enregistrant des gains respectifs de +9.71 % et de +10.71 %. Le gaz n’avait pas connu une hausse hebdomadaire aussi soutenue depuis août dernier. La question du transit du gaz russe via l'Ukraine d'ici la fin de l'année reste une source importante d'incertitudes pour le marché. Cependant, les stocks sont toujours au plus haut. Et la stabilité des conditions météorologiques devraient notamment faire pencher le marché dans le sens opposé.
De son côté, le certificat CO2 augmente de +4.75 % sur les 5 derniers jours et s'échange ce matin aux alentours de 65 EUR/t, toujours corrélé à l'évolution des prix du gaz.
MÉTAUX
Sur la semaine écoulée, l'ensemble des métaux de base cotant sur la bourse de Londres, le London Metal Exchange (LME), ont enregistré des hausses marquées. Le contrat 3 mois Cuivre a de nouveau dépassé la barre symbolique des 10,000 USD/MT sur le marché, tandis que l'Aluminium a progressé de +6.50 % et le Zinc de +7.50 %. Les facteurs communs ayant soutenu les marchés des métaux industriels sont bien connus : un plan de relance de l'économie en Chine et le desserrement progressif des conditions monétaires et financières en lien avec l'assouplissement, désormais amorcé, du côté de la Réserve fédérale aux Etats-Unis. Ces éléments offrent un soutien solide à la demande du secteur minier.
Plus en détail, le Cuivre a donc atteint son plus haut niveau depuis plus de trois mois sur le LME, la Chine étant le premier pays importateur du métal rouge. Le stimulus chinois est venu nettement compenser les nouvelles relatives à un excès d'approvisionnement sur ce marché pour cette année. Le Zinc a de son côté très nettement dépassé 3,000 USD/MT pour la première fois depuis début juillet. La demande, à des fins de galvanisation, pourrait se raffermir avec la relance chinoise.
Du côté des métaux précieux, l'Or a atteint de nouveaux sommets ces cinq derniers jours et progresse de +1.39 %. Comme l'Argent qui a également vu son cours progresser sur la semaine, +1.25 %, le métal jaune a bénéficié des anticipations de baisse de taux d'intérêt aux Etats-Unis. Les tensions géopolitiques persistantes sont également un soutien pour les métaux précieux.
AGRICULTURE
Du côté des matières premières agricoles, c'est le Wheather Market qui règne. Sur Euronext, la tonne de Blé a progressé de +2.31 % sur les 5 derniers jours, tout comme la tonne de Maïs qui a enregistré une hausse de +2.73 %. Ce sont toujours les fondamentaux liés aux mauvaises conditions météorologiques dans les principaux pays exportateurs qui dominent. En Russie, les semis d'hiver sont actuellement sur un plus bas de 11 ans en raison du mauvais temps. En Australie, la sécheresse sévit dans l'Ouest du pays, qui connait également de fortes gelées dans le Sud. Enfin, le temps trop sec en Ukraine fait planer des menaces de resserrement sur les récoltes de l'année prochaine.
Du côté des softs, le Cacao Londres a enregistré une hausse de +5.11 % sur les 5 derniers jours, et le contrat New-York revient sur ses niveaux de fin juin. Les opérateurs se focalisent sur le niveaux des stocks qui diminuent chaque semaine et qui sont actuellement sur un plus bas depuis 2009. La tension est de plus en plus marquée à mesure que l'on s'approche de la prochaine récolte qui devrait débuter dans quelques jours en Afrique de l'Ouest et qui s'annonce très incertaine. Dans le même temps, la livre de Café s'échange toujours plus chère et a gagné +7.34 % sur les 5 derniers jours. En effet, ce matin il fallait dépenser plus de 2.71 USD/livre pour de l'Arabica sur l'ICE pour une livraison en décembre, un niveau qui dépasse désormais les records de 2011. Toujours en cause, des conditions climatiques très difficiles, le Brésil fait face à une sécheresse destructrice. A cela s'ajoute une moindre offre disponible en Robusta, variété elle aussi en proie à des conditions climatiques difficiles, notamment au Vietnam premier producteur mondial. Enfin, le contrat Sucre #11 New-York termine également la semaine écoulée en hausse de+0.57 % et s'échange sur un plus haut de 7 mois. En cause des conditions climatiques et la faiblesse de l'offre disponible de la part du Brésil. Certains analystes soulignent d'ailleurs que l'augmentation, +18 %, de la production en Thaïlande par rapport à 2023 ne parviendra pas à compenser le manque d'expéditions brésiliennes.
Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 23 septembre.
Ce document est publié par BNP Paribas. Bien que les informations contenues dans le présent document proviennent de sources que BNP Paribas considère comme fiables, nous ne pouvons en garantir l’exactitude, ces informations pouvant être soit incomplètes, soit résumées. BNP Paribas et/ou ses sociétés apparentées peuvent, ponctuellement, avoir une position sur ou être teneurs de marché d’une valeur mentionnée dans ce document ou d’un produit dérivé de ce titre, et peuvent également solliciter, exécuter ou avoir fait des opérations sur ces titres de placement en tant que Banque d’investissement, en tant que participant à un syndicat de placement ou pour d’autres services (y compris en tant que conseiller, chef de file ou prêteur) pour toute compagnie dont il est fait mention dans ce rapport. Les estimations ou opinions contenues dans le présent rapport reflètent notre jugement à la date de ce document et peuvent être modifiées sans préavis. BNP Paribas ne pourra être tenue responsable des conséquences pouvant résulter de l’utilisation d’une quelconque opinion ou information contenues dans le présent document. Il en est de même de toute omission. Aucune démarche prévue par la loi de 1940 sur les conseillers en investissement ("Investment Advisors Act") n’a été entreprise pour faire enregistrer BNP Paribas auprès de la "Securities and Exchange Commission". Ce document ne peut en conséquence être introduit, transmis ou distribué aux Etats-Unis d'Amérique ou dans leurs territoires ou possessions, ou remis à une "US person", telle que définie par la réglementation S de la loi de 1933 sur les valeurs mobilières (Regulation S of the US Securities Act of 1933, as amended). BNP Paribas (2018). Tous droits réservés. Sources : tous les graphiques et données sont issus de Bloomberg et sont affichés à titre purement indicatif.