[Matières Premières] Prix en hausse avant l'investiture de D. Trump

ENERGIE

Le prix du baril de Brent s'échange à l'instant à 79,82 USD/bbl, soit une augmentation de +1,29 % sur la semaine écoulée, il s’agit de la 4^ème semaine de hausse d’affilée. Les lourdes sanctions US sur le brut russe font peser un risque sur l’offre mondiale et tendent le marché. Les coûts du fret ont en parallèle progressé tandis que de gros acheteurs tels que l’Inde et la Chine commencent à se tourner vers d’autres fournisseurs. Par ailleurs, la vision des acteurs du marché reste incertaine quant à l’état de santé de l’économie chinoise. Si l’objectif de croissance a finalement été atteint en 2024, à l’aide notamment de la mise en place de mesures de stimulus par les autorités, l’activité de raffinage est plutôt en baisse, la Chine se tournant de plus en plus vers les véhicules électriques. Enfin, les températures très basses enregistrées dans l’hémisphère nord ont poussé à la hausse la demande d’hydrocarbure pour les besoins de chauffage.

Les prix du gaz européen ont enregistré une hausse solide la semaine passée, la référence européenne TTF progressant de +2.97 % et la référence française PEG s'affichant en augmentation de +4.28 %. Après l'annonce de nouvelles sanctions américaines sur l'énergie russe il y a 10 jours, les analystes regarderont désormais avec beaucoup d'attention les premiers jours du second mandat de Donald Trump et les décisions qu'il prendra dans les semaines à venir concernant la politique énergétique américaine. L'Union Européenne semble aujourd'hui bien approvisionnée, en raison d'une demande assez molle côté asiatique et de prévisions météorologiques assez clémentes à court terme. En revanche, les stocks européens s'épuisent plus rapidement que d'habitude : le taux de remplissage moyen en Europe est de 60.97 % et celui de la France est de 46.08 % au 18 janvier. Il s'agit du plus bas niveau observé depuis 3 ans pour la période, et 13 points inférieur à la moyenne des 5 dernières années.

Enfin, le prix du certificat CO2 (EUA) termine la semaine en forte hausse de +5.91 % et atteint un plus haut de plus de 12 mois.

METAUX

Les marchés des métaux industriels cotant sur le London Metal Exchange ont globalement été orientés à la hausse sur la semaine écoulée. Si le Plomb et l'Etain ont enregistré un léger recul respectivement -0.41 % et -0.37 %, l'Aluminium a de son côté progressé de +4.39 %, le Cuivre de +1.08 %, le Nickel de +2.80 % et le Zinc de +2.58 %. La forte hausse des cours de l'Aluminium s'explique par deux facteurs. Tout d'abord, les stocks de métal en Chine sont en baisse tandis que la croissance de la production anticipée du pays devrait ralentir en raison des limites de capacité. Il convient ici de rappeler que la Chine est le plus grand fournisseur mondial d'Aluminium. Par ailleurs, l’Union Européenne envisagerait de nouvelles sanctions sur l’Aluminium en provenance de Russie, sachant que certains produits en font déjà l’objet.

Du côté des métaux précieux, l'Or enregistre une nouvelle progression de + 0.50 % sur la semaine écoulée. Le métal jaune est porté par les derniers chiffres de l'inflation américaine qui sont ressortis plus faibles que prévu. Les spécialistes anticipent certainement un nouvel assouplissement des taux directeurs américains, ce qui est généralement positif pour l'Or. En outre, le marché regardera avec attention les premiers jours du nouveau mandat de Donald Trump à la Maison Blanche et ses promesses d'imposer des droits de douane sur les marchandises importées, ce qui pourrait encore renforcer l'Or en tant que valeur refuge.

AGRICULTURE

Du côté des grains, le contrat Blé Meunier pour livraison Mars 2025 a perdu -2.68 % sur les 5 derniers jours et la tonne de grain s'échange à 227.25 euros ce lundi matin. Les spécialistes remontent une demande atone à l'exportation, et cela malgré un niveau d'euro dollar en-dessous de 1.0300 la semaine dernière. Les grains européens souffrent toujours de la concurrence très forte de la zone mer Noire toujours moins chère.

Le Sucre #11 New-York a prolongé sa tendance baissière la semaine dernière et cédé -5.20 %. Le prix de cette référence de sucre a atteint son plus bas niveau en plus de 4 mois, les opérateurs de marché ayant intégré de meilleures perspectives d'approvisionnement de la part des pays producteurs tels que le Brésil, l'Inde et la Thaïlande. De son côté, le contrat Cacao Londres enregistre une solide progression de +4.37 % en raison de fortes inquiétudes sur l'offre disponible. Les derniers chiffres sur le broyage des fèves au cours du dernier trimestre 2024 montrent une production en baisse à la fois en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Les chiffres affichent le niveau le plus bas depuis 2020 et certains analystes s'attendent désormais à ce que la production soit inférieure à l'offre pour la 4^ème année consécutive. Enfin, le prix de la livre de Café Arabica continue sa progression et enregistre une hausse de +1.39 % sur la semaine écoulée.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 13 janvier.

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