15 septembre 2025

Matières Premières : Une rentrée sous pressions

salle des marchés

Le pétrole recule d’environ 4 % face à un excédent d’offre combinant la hausse de la production OPEP+ et la faiblesse de la demande européenne et chinoise. Tandis que le gaz US et européen ainsi que l’électricité française et les quotas de CO₂ affichent des hausses significatives. Les métaux de base stagnent sous la pression du dollar, mais l’or et l’argent atteignent de nouveaux records, reflétant la quête d’actifs refuges. Le nickel, l’étain et le zinc montrent des mouvements mitigés. Enfin, le blé chute à son plus bas niveau depuis 18 mois et les prix du sucre, du café Arabica et du cacao baissent, soutenus par une offre abondante et une demande timide. Découvrez l'analyse approfondie du Desk Matières Premières de BNP Paribas en date du 8 septembre 2025.

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ÉNERGIE

 

Pétrole : Poursuite baissière du brut et des distillés

Les cours du baril de Brent (65.5 $/baril) et des produits distillés comme le Gasoil (669.13 $/t) baissent d’environ 4 % sur la semaine. Cela reflète la crainte d’excédant d’offre provenant de l’action combinée de l’augmentation de la production de l’OPEP+ et d’un repli de la demande venant d’Europe et de Chine. Le tout, dans un contexte de renforcement du dollar US, qui alourdit le coût du brut pour les acheteurs hors de cette zone.

Gaz : Hausse globale pour le gaz US et européen

Les prix du gaz progressent notablement. En Europe, le TTF s’établit à 32,00 €/MWh (+2,31 %) et le PEG à 30,68 €/MWh (+1,33 %). Cette hausse est soutenue par des stocks modérés et la perspective d’un éventuel accord sur le transport de gaz russe vers la Chine et l’Inde. Aux États-Unis, le Henry Hub progresse de 1,70 % à 3,899 $/MMBtu, porté par une demande persistante et des prévisions météorologiques toujours fraîches pour l’automne.

Électricité et CO₂ : Une forte progression combinée 

Le prix de l’électricité française (French Power Base Load) est en hausse notable (+7.47 % à 53.81 eur/mwh) sur cette semaine de rentrée. Cette augmentation est stimulée par des tensions sur l’offre, résultant d’actions de grèves, l’entrée dans une période de maintenance saisonnière et l’annonce de prévisions revues à la baisse de la production issue du renouvelable. Les quotas carbone CO₂ (EUA) poursuivent leur hausse constatée depuis le début de l’été, soutenus par la forte demande industrielle.


 

MÉTAUX

Peu de changement pour les métaux de base, nouveaux records pour l’Or et l’Argent.


Métaux de Base : une évolution contrastée

  • La plupart des métaux de base (y compris l’Aluminium et plus modérément le Cuivre) ont reculé, freinés par la fermeté du dollar US, qui rend les achats plus coûteux pour les importateurs.
  • Nickel : semaine volatile. Les prix ont d’abord grimpé avec les craintes liées à des manifestations sociales contre le gouvernement en Indonésie (majeur fournisseur), avant de se replier en fin de semaine à mesure que les tensions s’apaisaient.
  • L'Etain corrige plus nettement (–2 %), reflétant un marché fragile et sensible à la demande électronique.
  • Le Zinc se distingue avec une progression (+1,5 %), portée par une demande stable dans la construction et une offre restreinte.

Métaux Précieux : des progressions records pour l'Or et l'Argent

  • L’Or et l’Argent ont bondi, soutenus par les anticipations de baisse des taux de la Fed et un fort afflux vers les actifs refuges dans un climat d’incertitude économique et politique.
    - Ainsi, l'Or poursuit sa hausse et dépasse encore son plus haut absolu à 3,559.42$/Oz ;
    - L’argent a également atteint un plus haut depuis la pointe de 2011, en s’échangeant à 41.03 $/Oz, bénéficiant à la fois de son rôle de refuge et de la demande industrielle.
  • Le platine et le palladium progressent plus modestement, suivant l’élan haussier général des précieux sans déclencheur propre.

 

AGRICULTURE

 

Le Blé au plus bas depuis 18 mois

En retrait de -4.05 % sur les 5 derniers jours, la tonne de Blé Meunier pour livraison Décembre 25 a clôturé à 189 euros/tonne, un plus bas de 18 mois. Même chose pour le Blé américain qui s'échange aux alentours de 5.15 Dollar US par boisseau, un niveau plancher de plusieurs années. L'offre mondiale est abondante, les perspectives de stocks mondiaux atteignent des niveaux records et les grands exportateurs livrent de bonnes récoltes. Dans le même temps, la demande est timide et les prix offerts sur l'origine russe sont très compétitifs.

Sucre, Café et Cacao en baisse

  • Le Sucre 11 New-York cède -5.01 % sur les 5 derniers jours et s'échange aux alentours de 15.54 centimes de Dollars US par livre, un plus bas de plus de deux mois. L'offre en provenance du Brésil, principal producteur, est très abondante et les exportations de sucre brésilien ont été fortes jusqu'à présent. Les spécialistes indiquent que sur ce niveau de prix, l'arbitrage est désormais en faveur de la production d'éthanol, en terme de rentabilité.
  • Le Café Arabica cède -3.22 % sur la semaine écoulée alors que les conditions météorologiques favorables au Brésil améliorent les perspectives de récolte pour la prochaine saison.
  • Enfin, le Cacao Londres a clôturé à 5,139 GBP/tonne au cours de la semaine dernière, en repli de -3.79 % au total sur 5 jours. Cela n'était pas arrivé depuis un mois et demi. Un acteur de premier plan a communiqué sur les comptages des cabosses : en Afrique, il est supérieur de 7 % à la moyenne quinquennale et "sensiblement plus élevé" que la récolte de l'année dernière.

 

Pour aller plus loin

Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 1er septembre 2025 : Matières premières : tensions sur le pétrole, records sur or et café

 

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