Matières premières : tensions sur le pétrole, records sur or et café

ÉNERGIE

Pétrole : Brent et gasoil sous surveillance

Après un été riche en événements géopolitiques et commerciaux, les cours du pétrole brut (Brent 68,15 $/baril) et des produits distillés comme le Gasoil (675 $/t) restent proches des niveaux de fin juin. La baisse annuelle de 10 % reflète l’offre abondante de l’OPEP+ et les craintes sur la demande énergétique mondiale. 

Les tensions géopolitiques restent au cœur des attentions : pression américaine sur l’Inde pour limiter le pétrole russe et nouvelles attaques ukrainiennes sur les raffineries russes. À court terme, les stocks de pétrole aux États-Unis ont diminué, et la réunion virtuelle de l’OPEP+ du 7 septembre sera déterminante pour l’évolution de l’offre.

Gaz : recul européen, hausse américaine

Les prix du gaz européen reculent (TTF -6,28 %, PEG -5,76 %), sous l’effet des exportations russes vers la Chine et l’Inde et de la perspective d’un cessez-le-feu avec l’Ukraine qui pourrait assouplir les sanctions. 

L’Europe progresse dans la reconstitution de ses réserves à 77,3 % au 30 août, toujours sous la moyenne 2020-2024 (84,99 %). 

Aux États-Unis, le Henry Hub progresse de +11 %, soutenu par une demande persistante et des prévisions météorologiques fraîches pour l’automne 2025.

Électricité et CO₂ : ajustements estivaux

Les prix de l’électricité sont en légère baisse sur les 5 derniers jours, encouragés par l’annonce d’un possible accord France-Europe sur les investissements hydroélectriques, dossier en pause depuis 10 ans. Le CO₂ (EUA) termine la semaine en hausse de +0,68 % à près de 74 €/t, poursuivant la tendance haussière estivale (+8,5 % depuis fin juin).

MÉTAUX

Aluminium : croissance mondiale modérée

L’aluminium affiche une progression de +4 % cet été, soutenue par un dollar US plus faible et une reprise de certaines commandes chinoises. La production mondiale croît lentement (+1,3 % sur 7 mois), avec des reculs notables en Amérique du Nord, Moyen-Orient, Australie et Nouvelle-Zélande. La Chine, principal producteur, voit sa croissance ralentir à +2,3 % et devrait atteindre zéro d’ici fin 2025. 

Cuivre : production et prix en hausse

Le cuivre gagne +2,5 % cet été malgré un accroissement significatif de l’offre : production minière +6 %, raffinée +11 % en Chine. Les exportations chinoises restent élevées (442 kt de janvier à juillet 2025, quasi stable par rapport à 2024). Les bénéfices des fonderies sont records, soutenus par une forte demande et des coûts de traitement faibles. 

Métaux précieux : or et argent à la fête

L’or atteint 3 478 $/once (+2,26 %), proche du record d’avril (3 500 $), et l’argent dépasse 40 $/once pour la première fois depuis 2011. Ces métaux reflètent la recherche de valeur refuge face aux tensions géopolitiques, aux incertitudes économiques et aux perspectives de baisse des taux directeurs américains.

AGRICULTURE

Blé : récolte record et pressions sur le prix

Le contrat Blé Meunier décembre 2025 passe à 194 €/t (-10 % depuis fin juin). L’offre mondiale dépasse 400 Mt pour la première fois, tandis que la demande reste modérée. L’euro fort limite la compétitivité des grains européens sur les marchés internationaux.

Cacao et sucre : stabilité estivale

Le cacao s’échange à 5 300 £/t malgré la sécheresse en Côte d’Ivoire et les risques phytosanitaires au Ghana. Le sucre reste autour de 16,3 ¢/lb. La saison prochaine devrait afficher un déficit mondial, mais moins prononcé que la précédente (231 kt contre 4,88 Mt en 2024-25).

Café : flambée spectaculaire

Le café Arabica bondit de +31,25 % depuis début août, à 4 $/lb, suite à la taxe de 50 % sur les importations brésiliennes et aux conditions climatiques sensibles (début de floraison et gelées possibles). Le marché reste volatil et très surveillé pour la saison 2025-26.

Pour aller plus loin

Pour suivre l’évolution des marchés depuis la fin juin, consultez le précédent bulletin daté du 23 juin 2025 : [Matières Premières] Pétrole : les yeux rivés sur le détroit d’Ormuz

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