[Matières Premières] Pétrole : les yeux rivés sur le détroit d’Ormuz

ENERGIE

Pétrole

Brent : +3,75 %, a entrainé dans son sillage tous les produits distillés avec en premier lieu, le Gasoil qui a progressé de +7 % sur la période :

• L'évènement marquant des derniers jours restera les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens d'Ispahan, Fordo et Natanz qui visaient à paralyser le programme nucléaire iranien, et qui auront des "conséquences éternelles" selon l'Iran. A l'ouverture cette nuit, le prix du Brent a initialement bondi de +5,7 % à 81,40 USD le baril avant de retomber en dessous de 77 USD ce matin, aidé par une dissipation des craintes autour des perturbations immédiates de l'approvisionnement.
• Le marché pétrolier reste tendu et incertain, avec des risques multiples pour les flux de brut :

- Le Parlement iranien a appelé à la fermeture du détroit d'Ormuz par lequel transite environ un cinquième de la production mondiale de pétrole, mais cela nécessite encore l'approbation du Guide suprême. Bien que le Moyen-Orient représente environ un tiers de la production mondiale de brut, il n'y a pour l'instant aucun signe de perturbation des flux physiques de pétrole, y compris pour les cargaisons transitant par le détroit d'Ormuz. Deux supertankers ont tout de même fait demi-tour aujourd'hui, avant de reprendre leur route initiale vers le détroit.  Les marines de la région ont averti d'une menace accrue pour les pétroliers, bien que le passage continu des navires soit un signe positif pour l'avenir immédiat.

- Une éventuelle riposte iranienne contre des cibles énergétiques est possible.

Gaz

• 1^er contrat TTF : +9,20 % ;
• PEG : +8,75 %.

Les prix continuent de progresser en ce lundi matin après l'attaque américaine sur les sites nucléaires iraniens de ce week-end, les marchés surveillant une éventuelle riposte iranienne.

• Comme pour le pétrole, les spécialistes ont les yeux rivés vers le détroit d'Ormuz, point de passage crucial pour le gaz naturel liquéfié mondial, même si le Parlement iranien a appelé à sa fermeture, une telle mesure nécessite l'approbation du guide suprême iranien.
• Cette menace survient à un moment tendu pour l'Europe, qui doit reconstituer ses réserves de gaz avant l'hiver. L'Europe affiche un taux de remplissage à 55.81 % au 23 juin, loin de la moyenne 2020-2024 qui était à 66.22 % et des deux dernières années qui étaient respectivement à 75.47 % et 75.42 %.

Quotas d’émission de CO₂ (EUA)

EUA : -3,88 % à 76 EUR/t.

METAUX

Métaux industriels

• Cuivre : -0,12 % à 9,629 USD/t ;
• Aluminium : +1,86 % à 2.562 USD/t ;
• Nickel : -0,77 % à 14,855 USD/t ;
• Zinc : +0,29 % à 2,658.5 USD/t ;
• Plomb : +0,08 % à 2,005 USD/t ;
• Etain : -0,03 % à 32,670 USD/t .

La semaine passée a été marqué par la dynamique des marchés des métaux qui s'est trouvée affectée de manière marquée par :

• L’intensification du conflit entre Israël et l’Iran, ce qui a instauré un climat d’aversion au risque sur l’ensemble des places financières.
• Dans ce contexte d’instabilité géopolitique, les investisseurs ont diminué leur exposition aux actifs cycliques tels que les métaux industriels, pesant sur les cours.

Le Cuivre, communément perçu comme un baromètre de la santé de l’économie mondiale, incarne particulièrement bien cette tension : s’il a fait un bref rebond dans le sillage de ventes au détail chinoises meilleures que prévu, il termine finalement la semaine en légère baisse, victime des craintes sur la croissance chinoise, d’un dollar américain plus fort et la peur de tensions commerciales avec les États-Unis. Ce dernier élément a eu des conséquences doubles : d’une part, le risque de mesures de restrictions douanières sur les importations des États-Unis a incité les exportateurs à intensifier leurs livraisons aux États-Unis, ce qui exerce des tensions sur le marché d’approvisionnement et renforce la backwardation, et d’autre part, il suscite de l’inquiétude sur les marchés du monde entier.

Métaux précieux

• Or :  -1,86 % à 3,361.80 USD/oz, fluctue au gré de la remontée des cours du dollar dans un contexte d’incertitude monétaire avant la décision de la Fed ; 
• Platine : +3,27 % à 1,300.28 USD/oz, tiré par une demande de joaillerie florissante couplée avec des inquiétudes sur l’approvisionnement du métal ;
• Palladium : +1,61 % à 1,069.39 USD/oz.

AGRICULTURE

Grains 

Blé Meunier pour livraison Septembre 25 : +2,59 % à 208.00 EUR/t. 

• Les prix du blé ont atteint un sommet de deux mois en raison des tensions persistantes au Moyen-Orient, notamment les frappes aériennes entre l'Iran et Israël.
• Les appels d'offres récents de l'Algérie et de la Tunisie pour le blé, ainsi que les récoltes plus lentes et la diminution de la qualité des cultures d'hiver aux États-Unis, ont également contribué à la hausse des prix.

Softs

• Sucre #11 New-York : -0,19 % a prolongé la baisse tout en parvenant a rebondir d'un creux de quatre ans après l'annonce faite par le Pakistan de plans pour importer 250,000 tonnes de sucre brut afin de maîtriser les prix domestiques élevés. Cette initiative pourrait stimuler la demande mondiale actuellement en baisse en raison de l'absence d'acheteurs et des prévisions de surplus.
• Cacao Londres : -9,86 % en raison de conditions météorologiques favorables à la croissance des fèves en Afrique de l'Ouest et d'une augmentation des inventaires.
• Café Arabica : -8,95 % (soit une baisse de -25% par rapport aux sommets de février) à leur niveau le plus bas en près d'un an en raison d'une amélioration de l'offre grâce aux récoltes en cours au Brésil et dans d'autres pays exportateurs. L'augmentation des récoltes au Brésil et l'arrivée de robusta d'Indonésie et d'Ouganda exercent une pression à la baisse sur le marché, bien que les prix puissent rester volatils avec le début de l'hiver dans l'hémisphère sud.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 16 juin.

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