Matières Premières : Un Pétrole creusant sa baisse contre un Or record
Le Brent approche les 60 $ / baril après une chute de 15 % en trois semaines, conséquence d’une crainte d’excédent d’offre face à une demande mondiale stagnante, exacerbée par une production américaine record, des stocks supérieurs aux prévisions et les prévisions d’un important surplus de l’AIE. Cette surabondance est renforcée par la guerre commerciale États Unis / Chine, la montée des véhicules électriques et la baisse de la production des raffineries due aux travaux de maintenance automnale. Le Gaz européen reste sous les 31,9 €/MWh, l’Aluminium tourne autour de 2 777 $/mt, le Cuivre progresse légèrement, l’Or continue son ascension et atteint un record de 4 256 $/oz (Argent 51,8 $/oz, Palladium 1 475 $/oz), le Blé s’établit à 189 €/mt, le café Arabica rebondit à 405,95 $/lb (+6,5 %) et le Sucre chute à 0,157 $/lb (-3,7 %).
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ÉNERGIE
Pétrole : la chute se poursuit
Le Brent s’approche du seuil des 60 dollars le baril, son cours ayant chuté de 15 % en trois semaines, sous l’effet d’une crainte d’excédent d’offre face à une demande mondiale stagnante. La production américaine record, les stocks de brut supérieurs aux attentes et les prévisions d’un important surplus du marché par l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) accentuent cette impression de surabondance. Cette dernière est aggravée par la guerre commerciale États‑Unis / Chine et la montée des véhicules électriques qui freinent la consommation.
Rappelons que l’augmentation plus importante que prévu des stocks de pétrole brut est en grande partie due à une baisse de la production des raffineries en raison des travaux de maintenance effectués durant l’automne.
De plus, une éventuelle rencontre entre les présidents Trump et Poutine, susceptible d’assouplir les sanctions contre la Russie productrice, pourrait encore accentuer le déséquilibre entre l’offre et la demande.
Néanmoins, du côté de l’UE, le 18ème paquet de sanctions, adopté en juillet 2025, interdit à partir du 21 janvier 2026 l’importation, l’achat ou le transfert de produits pétroliers raffinés à partir de brut russe, même lorsqu’ils sont traités dans des pays tiers. Selon certains stratégistes, si ces règles sont adoptées, les flux de gasoil provenant d’Inde, de Turquie et de la Russie (≈ 250 kbd) seraient fortement réduits. Cela entraînerait une réallocation vers les barils du USGC et du Moyen‑Orient, une hausse temporaire des prix du NWE au premier trimestre 2026, puis un rééquilibrage progressif au second semestre.
Gaz et Electricité : une semaine plutôt calme et attentiste
Le Gaz européen se maintient sous les 31.6 €/MWh, les analystes attendant les décisions géopolitiques : l’UE vise à interdire les importations russes d’ici 2027, tandis que les États‑Unis poussent à un accord de paix en Ukraine. Les stocks étant supérieurs aux prévisions et la demande plus faible, le marché reste encore fragile.


MÉTAUX
Métaux de Base : un attentisme qui stabilise les cours
L'Aluminium évolue dans une fourchette étroite, affichant la semaine dernière une légère hausse de 1 % à 2 766$/mt. Ses principaux moteurs sont la demande mondiale (automobile, bâtiment, aéronautique), l’offre liée à l’électricité bon marché et aux capacités de production en Chine, ainsi que le contexte macroéconomique (dollar, taux d’intérêt, croissance).
Le Cuivre a légèrement progressé la dernière (+0.82 %), soutenu par des craintes d’offre liées aux perturbations de la mine Grasberg (Indonésie), alors que la demande chinoise ralentit. Un dollar plus faible et des taux d’intérêt stables favorisent les métaux, mais les marges de traitement et de raffinage restent sous tension, avec des alertes du Japon, d’Espagne et de Corée du Sud.
Métaux Précieux : sky is the limit
La semaine dernière a été dominée par un net déplacement des investisseurs vers les valeurs refuge, à commencer par les métaux précieux. L’Or, en tête de ce mouvement, a atteint un niveau record de 4 256 $ l’once, suivi de l’argent à 51.82 $ l’once. Cette hausse résulte de la combinaison de facteurs structurels (dettes publiques, dédollarisation, tensions géopolitiques) et conjoncturels (baisse des taux directeurs américains, croissance soutenue, inflation tenace et forte demande industrielle). Par ailleurs, le Palladium a grimpé de 4.21 % au cours de la semaine, clôturant à 1 475 $ l’once le vendredi 17 octobre, son plus haut depuis mai 2023.


AGRICULTURE
Grains : le Blé européen toujours en dessous de 190 euros/tonne
Le Blé a observé une légère hausse la semaine précédente qui s’explique surtout par le retour de la demande, notamment de l’Égypte et du Bangladesh qui ont acquis ensemble plus de 1 200 000 tonnes de grains, ainsi que, sur le plan international, par des prévisions pour la récolte argentine favorables. Le cours s’est ensuite stabilisé à 189,25 €/mt le 17 octobre, correspondant à la clôture de la semaine précédente.
Softs : le café Arabica reprend sa progression quand le sucre enregistre une perte hebdomadaire
- Après une baisse de la livre de Café Arabica avec en cause les discussions entre le président américain Donald Trump et brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, la tendance s'inverse (+6.54 % à 405.95 $ cent / lb) et repart à la hausse la semaine dernière. Cela est en partie dû aux prévisions météorologiques erratiques au Brésil ces dernières semaines.
- Enfin, le contrat Sucre #11 New-York cède -3.73 % et clôture la semaine à 0.157 USD/livre. Les analystes indiquent que, face à la chute des cours du sucre, les usines brésiliennes se tournent de plus en plus vers l’éthanol, à l'exemple de celles de São Paulo, qui privilégiaient historiquement le sucre grâce à leur proximité des ports, et qui réorientent désormais leur production.


Pour aller plus loin
Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 13 octobre 2025 : Matières Premières : Baisse du pétrole et nouveau record pour l'or
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