[Matières Premières] Un été 2024 mouvementé
Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 2 septembre. Bonne lecture !
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ENERGIE
Le baril de Brent sur la Bourse ICE a connu un été agité. Le brut a en effet perdu plus de 10 USD par baril passant de 87.50 USD début juillet à 76.30 USD/baril au début du mois d'août. Au-delà des espoirs de détente des tensions au niveau géopolitique et de cessez-le-feu au Moyen-Orient, les difficultés économiques persistantes en Chine ont pesé sur la dynamique des cours du pétrole.
En effet, les données du PIB ont été décevantes tandis que les perspectives de stimulus ont peiné à convaincre le marché. Cette baisse a ensuite été stoppée, une partie des acteurs revenant à l'achat sur ce marché devenu très accessible.
Depuis deux semaines, le marché semble hésiter et le niveau du brut reste nettement inférieur au seuil des 80 USD/baril.
A l'inverse des marchés pétroliers, le marché du gaz européen a été sensiblement orienté à la hausse au cours de la période estivale. L'indice de référence en Europe, le TTF a progressé de +17.43% sur les deux derniers mois tandis que le PEG a enregistré une augmentation de +19.21%. Cette dynamique s'explique par différents facteurs.
D'abord, la hausse marquée des températures sur le continent a mis sous pression la demande d'électricité - et donc de gaz. De plus, couplée à cette demande saisonnière plus importante, des craintes de ruptures d'approvisionnement en gaz ont émergé face à la montée des tensions entre l'Ukraine et la Russie dans l'été. Depuis, le marché s'est calmé mais reste sur des niveaux nettement plus élevés que ceux observés avant l'été.
De son côté, le certificat CO² a suivi comme souvent les prix du gaz, et a également enregistré une progression de +4.09% sur les 2 derniers mois. Il s'échange ce matin à environ 70 euros/tonne.
MÉTAUX
Les métaux de base du LME ont également connu un été mouvementé, avec une baisse généralisée sur les deux mois écoulés. Plus précisément, le contrat 3 mois LME Plomb a corrigé de -7.46%, suivi par le Cuivre -4.10%, le Nickel -3.40%, l’Aluminium-2.72%, l’Etain -1.68% et le Zinc -1.08%.
Les faits marquants de cet été sont :
- Les décevantes données économiques chinoises, démontrant un net ralentissement de la demande chinoise et de l’offre excédentaire.
- Les données optimistes sur la croissance américaine suggérant une baisse des taux de la FED en septembre, affaiblissant ainsi le dollar américain.
- Les tensions géopolitiques toujours présentes renforçant ainsi la volatilité sur les marchés mondiaux et notamment les matières premières.
Du côté des métaux précieux, seul l’Or a connu une hausse. En effet le métal considéré comme une valeur refuge profite de l’environnement économique pour progresser de +7.35% sur les deux derniers mois. Les autres métaux précieux, suivent la tendance des métaux de base affichant ainsi des pertes sur les deux derniers mois écoulés : le Platinum cède -5.31%, l’Argent -1.99% et le Palladium -1.40%.
AGRICULTURE
Depuis 2 mois, le marché des grains a pris une direction et n'en a pas changé : le prix de la tonne de Blé Meunier a baissé de quasiment -11% pendant la période estivale, et même de -25% depuis le point haut le plus récent, à la fin du mois de mai.
Le contrat pour livraison septembre arrive à échéance dans les prochains jours et s'affiche ce matin à 205.00 euros/tonne après avoir clôturé lundi dernier à 189.50 euros. Malgré une récolte catastrophique en France (il s'agit de la plus faible récolte en quantité depuis 1983) le marché est bel et bien en déséquilibre et cela pour plusieurs raisons : les excellentes récoltes russes et américaines, la demande actuelle qui est plutôt calme et les perspectives de récoltes satisfaisantes, notamment en Argentine ou en Australie.
Du côté des softs, c'est le Café Arabica qui est sous les feux de la rampe actuellement. Les contrats à terme sur la graine flirtent avec les plus hauts niveaux de prix observés depuis 2011 et affichent une progression de quasi +10% sur les 2 derniers mois. En effet, l'inquiétude est très forte en raison des conséquences de la pire sécheresse qu'a connu le Brésil depuis 40 ans, et même depuis 1981 pour certaines zones clés. De surcroît, le soulagement ne devrait pas arriver dans les prochains jours : les premières pluies ne tomberaient pas avant deux semaines, selon les dernières prévisions.
A l'inverse, le prix de la fève de Cacao s'est largement détendu depuis le plus haut historique observé en avril au-delà de 10,000 GBP/tonne, en baissant de quasi -25% sur les deux derniers mois. La tonne s'échange désormais aux alentours de 5,550 GBP, un niveau que le marché n'avait pas connu depuis 6 mois. Des conditions météorologiques favorables en Afrique de l'Ouest ont stimulé les perspectives de récolte qui débuteront le mois prochain, ce qui rend les analystes un peu moins pessimistes qu'en début d'année, même si la région reste en proie aux maladies sur les cultures.
Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 15 juillet.
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