[Matières Premières] Tensions persistantes en mer Rouge

ENERGIE

La deuxième semaine de l’année se solde par une légère baisse pour le baril de brut (-0.71% pour la référence Brent) et la troisième démarre aux alentours de 78 USD le baril. Les prix du pétrole évoluent en dent de scie en raison des tensions persistantes en mer Rouge. En fin de semaine, suite aux attaques contre les navires commerciaux, les forces américaines et britanniques ont riposté par le bombardement de plusieurs sites utilisés par les rebelles Houthis. Cela a augmenté ainsi le risque géopolitique autour de cette zone clé pour le commerce international. De plus, la semaine à venir est déterminante avec la publication de plusieurs indicateurs sur le contexte macroéconomique mondial. Aux Etats-Unis, le discours de la FED sur sa politique monétaire est au centre de l’attention avec notamment, une potentielle baisse des taux. Par ailleurs, de l’autre côté du globe, les données du PIB chinois sont attendues ce mercredi et donneront le ton de l’économie chinoise pour 2024.

Concernant le gaz, les prix ont fortement chuté, les références TTF et PEG baissant respectivement de -7.73% et -12.29% sur les 5 derniers jours en raison d'une correction suite à la vague de froid touchant l’Europe. En effet, les intervenants ont certainement sous-estimé la résistance des marchés à cette vague de froid, les stocks européens sont restés élevés à 82%, au-dessus de la moyenne sur ces 5 dernières années. Ce matin, les prix du gaz fluctuent aux alentours de 28.60 EUR/MWh pour le 1^er contrat de référence. Cependant, un risque géopolitique majeur persiste, le conflit en Mer rouge, affectant le commercial international et de ce fait le marché énergétique dans son ensemble.

En solitaire, le prix du certificat CO² (EUA) confirme sa forte tendance baissière -13.76% sur les 5 derniers jours, pour traiter aux alentours de 62.87 EUR/t aujourd'hui, un plus bas historique depuis plus de 15mois.

MÉTAUX

A l'exception du Plomb et de l'Etain, la semaine dernière aura été assez compliquée pour les métaux de base du LME : les 3 contrats phares Aluminium, Cuivre et Nickel ont perdu respectivement -2.38%, -1.47% et -0.18% sur les 5 derniers jours. Et pour l'Aluminium en particulier, les dernières semaines auront été pour le moins très chahutées : après avoir gagné +13% sur la deuxième quinzaine de décembre, le contrat 3 mois Aluminium LME a cédé quasiment -8% depuis le 1^er janvier et s'échange juste au-dessus de 2,200 USD/t ce matin. La semaine dernière aura été marquée par la publication du chiffre de l’inflation globale US qui est ressorti à +3.4% en rythme annualisé contre un consensus qui prévoyait +3.2%. Bien que le chiffre soit ressorti supérieur aux attentes, la confiance des investisseurs sur les baisses de taux à venir est restée inébranlable et le marché price toujours à plus de 70% la probabilité de voir les taux directeurs américains abaissés dès le mois mars prochain. En complément, la People’s Bank of China (banque centrale chinoise) a annoncé contre toute attente un statu quo sur son taux directeur (2.5% pour les facilités de prêt à moyen-terme), alors qu'une large partie des analystes s'attendaient à ce que la PBoC intervienne en soutien à la croissance économique.

Du côté des métaux précieux, l'Or termine la semaine en hausse de +0.18% porté par l'escalade des tensions au Moyen-Orient : même s'il est proche de son plus haut historique (~2,090 USD/once), le métal continue de jouer son rôle de valeur refuge pour un marché de plus en plus inquiet quant à l'évolution à plus large échelle de ce conflit. En complément à cette prime de risque, les analystes se concentreront également sur les différents éléments à venir (chiffres de vente au détail aux Etats-Unis et discours du Gouverneur Weller mercredi) qui leur permettront de pricer au mieux l'évolution des taux directeurs américains. Les prix du Platinum et du Palladium continuent leur baisse, les deux métaux perdant respectivement -5.45% et 5.12% sur les 5 derniers jours.

AGRICULTURE

Les marchés des grains ont globalement enregistré une baisse des cours sur la semaine écoulée.

Le 1^er contrat Blé Meunier Euronext affiche un recul de -2.15%, le Maïs de -2.55% et le Colza de -0.77%. Dans ce contexte, le Blé et Maïs, qui comme souvent ces derniers temps évoluent dans le même sens, ont atteint de nouveaux plus bas sur l'échéance mars 2024. Le recul des deux céréales sur les cinq derniers jours s'inscrit une nouvelle fois dans un contexte de concurrence accrue et de la forte présence de blés en provenance de mer Noire.

Du côté des softs, à l'exception du Café Arabica dont le cours a baissé, la semaine passée a été marquée par une hausse des prix du Sucre #11 New-York (+2.37%) et du Cacao Londres (+3.21%). Du côté du Sucre, les récoltes très importantes de cannes à sucre l'an dernier au Brésil font craindre une moindre production cette année, poussant les cours à la hausse. Côté Cacao, la demande en provenance des pays producteurs afin de reconstituer des stocks en berne est en hausse, tandis que les stocks officiels dans les entrepôts de la bourse ICE sont au plus bas depuis le mois de mars.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 08 janvier.

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