[Matières Premières] Pétrole, Gaz, Métaux : baisse générale des prix

ENERGIE

Le marché pétrolier a connu une volatilité importante la semaine dernière, en raison de plusieurs facteurs géopolitiques et économiques. La perte de confiance des consommateurs américains, notamment après des indicateurs économiques décevants, a contribué à une baisse de la demande, ce qui a impacté les prix. Le prix du baril de Brent, par exemple, a chuté à 72,87 USD (-1,68 %) et celui du WTI à 68,62 USD, suivant cette tendance baissière. Parallèlement, la possible levée des sanctions contre la Russie a alimenté l’incertitude sur le marché. Cependant une annonce de Donald Trump concernant l'annulation de la licence d’exploitation de Chevron au Venezuela, a réduit l’offre de 100,000 barils par jour, apportant un soutien temporaire aux prix. L’approvisionnement pourrait aussi être perturbé si l’Allemagne, fortement dépendante du gaz russe, se trouve à court d’approvisionnement pour son industrie. Cette situation reste fragile et les perspectives demeurent incertaines, d’autant que la demande asiatique, notamment en Chine, reste un facteur clé à surveiller.

Le marché du gaz a connu une grande volatilité, avec une baisse sur les 5 derniers jours de -3.60 % mais avec un rebond de +9 % sur le TTF entre jeudi et vendredi, son plus important en six mois. Ce rebond s'explique par des ajustements de certains acteurs de marché face à l'incertitude sur le remplissage des réserves avant l'hiver prochain. Bien que l'écart de prix entre l'été et l'hiver sur le TTF se soit réduit, il reste insuffisant pour rendre le stockage rentable. Les conditions météorologiques favorables pour les deux prochaines semaines pourraient soulager temporairement le marché, mais les inquiétudes demeurent pour l'hiver 2025/2026. La guerre en Ukraine et la dépendance de l'Allemagne au gaz russe bon marché restent des facteurs clés à surveiller.

Le marché des quotas d’émission de CO₂ (EUA) connaît une correction à la baisse, avec une diminution du prix de l'EUA à 70,75 EUR/t, soit un recul de -3,81 % sur les 5 derniers jours. Cette tendance est due à la réticence des clients industriels, notamment dans les secteurs de l’automobile, des métaux et de la chimie, face à des coûts énergétiques élevés et des taxes importantes. Selon les analystes, il semble que les spéculateurs aient réduit leurs positions à l'achat ce qui pourrait conduire l'UE à intervenir en ajustant le calendrier des enchères ou en modifiant les conditions du marché. 

METAUX

Sur la semaine écoulée, les marchés des métaux industriels ont tous enregistré une baisse de leur cours à la Bourse des métaux à Londres (London Metal Exchange - LME). L’Aluminium a reculé de plus de -3.00 % sur les cinq derniers jours, le Cuivre de -2.10 % et le Zinc de -4.61 %. Ce repli généralisé s'explique par le renforcement du dollar américain, dans un contexte de hausse des incertitudes au regard des droits de douanes. En effet, une hausse de ces droits pourrait créer les conditions d'un choc inflationniste qui pousserait la Réserve Fédérale aux Etats-Unis à réagir en augmentant ses taux d'intérêt. Le dollar US s'apprécierait donc face aux autres devises. Il convient ici de noter que l'économie américaine est effectivement très dépendante des importations de métaux, notamment le Cuivre. Le Zinc a de son côté atteint en fin de semaine un plus bas niveau depuis le début du mois de février, avant de se reprendre légèrement ensuite.

En parallèle, les métaux précieux ont également connu des performances négatives la semaine dernière. L'Or a baissé de -2.66 %, l'Argent de -4.03 %, le Platine de -2.42 % et le Palladium de -4.98 %. Après avoir frôlé les 3,000 USD en début de semaine, le métal jaune s'est replié les jours qui ont suivi. Cette baisse s'explique en particulier par deux facteurs. D'abord, la forte montée de l'Or a été permise par l'augmentation des incertitudes économiques et géopolitiques qui sont désormais largement intégrées par les acteurs de marché. Ensuite, ces mêmes acteurs ont pu procéder à des prises de bénéfices suite aux belles performances du métal depuis le mois de décembre.

AGRICULTURE

Du côté des matières premières agricoles, les contrats Blé Meunier et Maïs ont terminé la semaine écoulée en net repli et cèdent respectivement -2.76 % et -2.69 %. Les inquiétudes grandissent chez les acteurs de marché au sujet des retombées occasionnées par la mise en place de barrières douanières sur les produits agricoles. De plus, l'amélioration des conditions météorologiques aux Etats-Unis et en Russie, qui devrait être favorable à la récolte, font également pression sur les prix.

Du côté des softs, la semaine passée a également été difficile et tous les produits s'affichent en repli. En premier lieu, le contrat Sucre #11 New-York pour livraison Mars cède -8.45 %. Quelques jours avant son expiration, il semble que l'appétit des acteurs pour une livraison physique ne soit pas au rendez-vous alors même que les nouvelles de ces dernières semaines (temps sec au Brésil et réductions des estimations de récoltes thaïlandaises et indiennes) étaient sources d'inquiétude. Le prix de la livre de Café Arabica a également subit une forte correction de -5.24 % sur les 5 derniers jours : les opérateurs accueillent avec soulagement le mouvement actuel de reconstitution des stocks dans les entrepôts officiels de la bourse ICE (Intercontinental Exchange). Enfin, le prix de la tonne de Cacao Londres a baissé aussi sur la semaine, -1.63 %, ramenant le prix sur un niveau inférieur à 7,000 GBP ce matin, ce qui constitue un plus bas de Novembre 2024. Même si le marché reste tendu, les opérateurs semblent rassurés de voir que la chaîne d'approvisionnement fonctionne mieux que prévu, les livraisons de fèves en Côte d'Ivoire et au Ghana se déroulant sur un rythme nettement supérieur à l'année dernière.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 24 février.

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