[Matières Premières] Droits de douane et géopolitique font l'actualité
Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 24 février. Bonne lecture !
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ENERGIE
Le prix du Brent a connu une très légère baisse sur la semaine écoulée. Le baril s'échange à cet instant autour de 74 USD, soit une variation de -0.41 % sur les 5 derniers jours. Le pétrole est tombé à son plus bas niveau de 2025 alors que les prévisions anticipent une augmentation de l’offre. Dans le détail, les Etats-Unis font pression sur l’Irak pour que le pays reprenne ses exportations afin de réduire les contraintes d’approvisionnement qui ont récemment frappé le marché. De plus, le brut est resté coincé dans une fourchette d’environ 5 USD au cours des trois dernières semaines. Ceci s’explique par des perspectives d’approvisionnement incertaines concernant notamment les attentes croissantes selon lesquelles l’OPEP+ retarderait la reprise de sa production. Pour rappel, ce report de production est le 4ème de l'Organisation. A l’heure actuelle, l’Organisation vise à rétablir un total de 2.2 millions de barils par jour par incrément mensuel, à partir d’avril. Pour finir, les mesures tarifaires imposées par le président américain Donald Trump ont particulièrement assombri les perspectives de demande et renforcé les attentes des consommateurs américains en matière de croissance à long terme, et donc d’inflation.
Les prix du gaz européen ont continué de chuter sur la semaine écoulée. Le 1er contrat TTF a enregistré une variation de -8.99 %, tandis que celle du PEG a été de -6.00 % pour traiter respectivement ce matin à 45.50 EUR/MWh et 45.20 EUR/MWh. Les prix du gaz on atteint leur plus bas niveau en six semaines, grâce à un temps plus doux et à des arrivées régulières de Gaz Naturel Liquéfié permettant de ralentir les retraits des stocks européens. Les prix du gaz ont chuté d’environ -20 % depuis le début de la crise il y a deux semaines, notamment grâce à des négociations visant à assouplir les exigences de stockage, aux efforts des Etats-Unis pour mettre fin à la guerre en Ukraine et à un temps plus doux. Malgré cela, la volatilité devrait persister car l’Europe devra bientôt commencer à constituer ses stocks pour la prochaine saison. De plus, autre signe positif pour les approvisionnements, les commerçants semblent réutiliser la route via la mer Rouge (voyage le plus court pour les cargaisons du Qatar vers l’Europe), après que les Houthis du Yémen ont déclaré ne plus attaquer les cargos.
Enfin, le prix du certificat CO2 (EUA) termine la semaine en baisse de -7.31 %, suivant ainsi la tendance baissière du gaz. La tonne de CO2 se traite ce matin autour de 71.00 EUR/MT
METAUX
Durant la semaine passée, les marchés des métaux ont connu une forte volatilité sous l’effet des tensions tarifaires et géopolitiques. Le Cuivre a d'abord montré une certaine stabilité, évoluant entre 9,370 USD/t et 9,685 USD/t sur le LME, malgré les inquiétudes liées à des droits de douane potentiellement réciproques. Puis, cette stabilité s'est estompée, le marché ayant fléchi en raison d’un accroissement des stocks, et le métal rouge a fini la semaine en progression de +0.87 %. L’Aluminium, quant à lui, a vu son prix progresser de +1.91 %, notamment en raison de la perspective d’un embargo européen sur le métal russe et de l’annonce imminente de nouveaux droits de douane américains. Les déclarations de Donald Trump et les négociations entre États-Unis, Russie et Chine ont ajouté à l’incertitude ambiante, illustrant la complexité des enjeux commerciaux et géopolitiques actuels.
En parallèle, les métaux précieux connaissent eux aussi une forte effervescence. Les prix de l’Or et de l’Argent ont progressé respectivement de +1.86 % et +1.10 % sur les 5 derniers jours, stimulés par les tensions tarifaires et les inquiétudes économiques, en particulier vis-à-vis de la Chine. Traditionnellement considérés comme des valeurs refuges, l’Or et l’Argent offrent aux investisseurs un moyen de sécuriser leur patrimoine face à l’instabilité des marchés. La montée des tensions entre les États-Unis et la Chine, associée à la crainte d’un ralentissement économique et d’une inflation persistante, a intensifié la demande pour l’Or. De plus, le renforcement des réserves d’Or par les banques centrales vient conforter la tendance à diversifier les portefeuilles vers des actifs tangibles, consolidant ainsi le rôle stratégique de l’Or et de l’Argent dans la préservation du capital.
AGRICULTURE
Du côté des grains, le contrat Blé Meunier Euronext pour livraison en Mars 2025 a perdu -2.58 % sur les 5 derniers jours et le contrat pour livraison en Mai 2025 (celui qui a le plus d'intérêt ouvert dans le marché à cet instant) -1.77 % sur la même période. Les prix ont baissé en raison d'une amélioration des conditions météorologiques dans les grandes zones productrices, notamment aux Etats-Unis et en région de la mer Noire, ce qui laisse entrevoir un meilleur approvisionnement dans les mois à venir. A noter également la remontée de l'euro face au Dollar US qui s'est échangé au-delà de 1.0520 très tôt ce matin après avoir touché quasiment 1.0400 mercredi dernier, ce qui ne facilite pas l'exportation des grains européens sur les marchés internationaux.
Du côté des softs, la semaine a été animée. En premier lieu, le Cacao coté à Londres enregistre une baisse de -8.76 % sur les 5 derniers jours. Les prix sont bien redescendus depuis le pic de décembre aux alentours de 10,000 GBP/t car il semble que les inquiétudes concernant la demande prennent maintenant le pas sur l'offre disponible. A noter la forte baisse du prix sur la journée de vendredi dernier (21/02) pendant laquelle la tonne de fèves a perdu plus de 600 GBP par rapport à la veille. De son côté, le Café Arabica a perdu -4.71 % sur la semaine écoulée et la livre de graines s'éloigne des 4 USD. Les spécialistes remontent des prises de bénéfices après que le café ait atteint un record à 4.38 USD la livre, le 13/02 à la clôture. Enfin, le Sucre #11 New-York termine lui la semaine en gain de +4.36 % alors que les analystes s'attendent à un resserrement de l'offre disponible suite à une production jugée décevante en provenance d'Inde, deuxième producteur mondial. En effet, la production pourrait chuter à 26 millions de tonnes, en retrait de 1 million, après que la maladie a affecté la récolte de canne à sucre dans la région la plus productrice de l'Uttar Pradesh, selon Shree Renuka Ltd qui est le plus grand producteur du pays.
Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 17 février.
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