[Matières Premières] OPEP+ : nouvelle augmentation de la production
Le Brent a perdu quasiment -8 % sur la semaine, alors que les huit membres de l’OPEP+ ont confirmé une hausse de production dès le mois prochain, invoquant une économie stable et des stocks faibles. En Europe, le PEG et le TTF ont baissé sous l’effet de températures supérieures à la moyenne et d’une forte production éolienne, tandis qu’une demande asiatique de GNL faible libère de l’offre pour le continent. Les quotas carbone européens ont progressé de +4,2 % leur plus haut depuis huit mois. Les métaux de base sont en hausse sur des contraintes d’offre, tandis que du côté des matières premières agricoles, le blé baisse en raison d’une offre abondante, le Café Arabica grimpe à cause de la sécheresse brésilienne, le Cacao recule et le Sucre #11 New-York rebondit après un creux de quatre ans. Pour anticiper ces mouvements stratégiques, le Desk Matières Premières de BNP Paribas vous propose ce décryptage des marchés de l’énergie, des métaux et de l’agriculture, au 6 octobre 2025.
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ÉNERGIE
Pétrole : l’OPEP+ met les prix sous pression
- Après une progression sur la semaine précédente, le prix d'un baril de pétrole (Brent, référence européenne) a repris sa tendance de fond et termine les 5 derniers jours en forte baisse de -7,99 %, sous les 66 Dollars US. En effet, les huit pays de l’OPEP+, qui avaient déjà annoncé des hausses de production en avril et en novembre 2023 – à savoir l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman –, se sont réunis virtuellement ce week-end pour examiner les conditions du marché mondial.
- Compte tenu d’une "perspective économique mondiale stable" et des "fondamentaux de marché sains" (reflétés par les faibles stocks de pétrole), les huit pays producteurs ont décidé de mettre en œuvre une augmentation de production de 137,000 barils par jour à partir du mois prochain. Une annonce assez attendue par les spécialistes qui ont vu le prix du baril baissé graduellement de 70 Dollars US jusqu'à un point bas de 64 USD jeudi dernier.
Gaz et Electricité : des orientations divergentes entre l’Europe et les États‑Unis
- En Europe, les références PEG et TTF terminent toutes deux la semaine dans un mouvement de baisse assez net, cédant respectivement -5,85 % et -2,91 %. En cause, des températures en Europe du Nord‑Ouest au‑dessus de la moyenne de saison ainsi que des chiffres de production d’électricité éolienne positifs et les conditions météorologique venteuses actuellement en place devraient durer encore quelques jours. Les marchés restent attentifs à la météo d’octobre qui pourrait être en dessous des moyennes de saison, ainsi qu'à la demande industrielle.
- En outre, la détente des prix est également permise par une demande de GNL plus faible en Asie et des besoins de climatisation moins intenses, ce qui a libéré des approvisionnements pour l’Europe. A court terme, le marché semble concentré sur la faiblesse persistante de la demande asiatique en GNL, notamment de la part de la Chine.
- La tendance est opposée du côté américain puisque la référence locale Henry Hub termine la semaine en forte hausse et retrouve des niveaux de prix observés pour la dernière fois sur la deuxième partie du mois de juillet dernier. Après être passé brièvement sous 2,80 Dollars US/mmbtu le 23 septembre, le gaz US s'est échangé au-delà de 3,50 Dollars US, porté par des températures plus fraiches que prévu dans l'Ouest des Etats-Unis ainsi qu'une demande industrielle assez soutenue.
CO2 : un plus haut de 8 mois
Le prix des quotas carbone européens (EUA) progresse de +4,23 % sur la semaine et tendent vers 80 EUR/tonne, soutenus par la demande des énergéticiens et par les ajustements de fin de trimestre. A noter qu'il s'agit d'un plus haut de 8 mois et le coût de la tonne de CO2 est le seul actif du complexe "Energie" dont le prix progresse depuis le 1er janvier (+8,5 %).


MÉTAUX
Métaux de base : des prix au plus haut
- Le prix de la tonne de Cuivre continue sa progression sur les marchés (+5,24 % sur la semaine) et s'échange au-delà de 10,600 Dollars US, soutenu par une offre déjà tendue et aggravée par l'accident survenu à la mine de Grasberg en Indonésie, qui a fortement limité la production. Il faut remonter au mois de mai 2024 pour observer la tonne de métal rouge sur des niveaux équivalents.
- L’Aluminium poursuit sa trajectoire ascendante, portée par le ralentissement de la production en Chine et la fermeture de plusieurs fonderies. Le prix de la tonne d'Aluminium reprend +17 % depuis le dernier point bas observé en avril, quelques jours après le Liberation Day.
- Le prix de l'Etain est en forte hausse sur la semaine passé (+8,56 %) en raison des préoccupations concernant l'approvisionnement, suite à la répression de l'Indonésie contre l'exploitation minière illégale.
- Les cours du Zinc ont, quant à eux, connu une hausse quasi continue depuis avril (+5 % sur la semaine), alimentée par la perception d’une tension sur le marché physique du Zinc.
Métaux précieux : des semaines qui se suivent et se ressemblent
- L’Or continue d’afficher une dynamique haussière, en route vers les 4,000 Dollars US/l'once progressant de +3,37 % sur la semaine, son soutien reposant sur son statut de valeur refuge face aux incertitudes géopolitiques et à la baisse des taux d’intérêt.
- L’Argent poursuit également son ascension, dépassant les 48,45 $/oz (+4,17 %), en s’appuyant sur l’élan de l’Or et le report d’intérêts des investisseurs et des spéculateurs.


AGRICULTURE
Grains : une offre abondante et des prix en baisse
- Le prix du blé continue de chuter et cède -0,92 % sur la semaine. La tonne de grain européen qui est en baisse de quasiment -20 % depuis le 1er janvier, s'échange à 187.25 euros sur la clôture de vendredi. L'offre est abondante sur toutes les zones géographiques et la concurrence est rude sur les marchés internationaux. A noter que les exportations de blé tendre "nouvelle campagne" de l'Union Européenne chutent de -31 % en glissement annuel (période 1er juillet - 28 septembre).
- La tendance est identique côté américain où la tonne de blé s'échange tout simplement sur un plus bas de 5 ans au-dessus de 5 Dollars le boisseau depuis la fin du mois d'août. Les nouvelles en provenance de l'Argentine et de l'Australie font état de prévision de récolte excellente.
Softs : le Sucre et la Café progressent, le Cacao en repli
- Du côté des softs, le Café Arabica progresse à nouveau sur la semaine passée et clôture en progression de +3,78 %. En effet, la sécheresse qui sévit dans le principal pays producteur, le Brésil, alimente les craintes et le sentiment haussier. Selon les spécialistes, les conditions météorologiques défavorables, la baisse continue du niveau de stocks de graines et la perspective du passage du phénomène météorologique La Nina (qui apporte généralement un climat sec), sont autant de supports à la hausse des prix à court terme.
- De son côté, le prix de la tonne de Cacao Londres s'échange sur un point bas de 18 mois, en dessous de 4,300 GBP. Le Ghana, l'un des principaux producteurs mondiaux, a annoncé une augmentation du prix payé aux agriculteurs pour la deuxième saison consécutive. Dans un contexte où la demande mondiale devrait rester modérée, les spécialistes soulignent qu'une hausse des prix payés aux producteurs les incite généralement à livrer plus de fèves pour la transformation et l'exportation, ce qui fait baisser les prix sur les marchés internationaux. Une amélioration des conditions d'approvisionnements devrait également faciliter la reconstitution des stocks qui ont été épuisés après les mauvaises récoltes récentes.
- Enfin, dans une tendance nettement baissière depuis le début de l'année (-15 % depuis le 1er janvier), le prix de la livre de Sucre #11 New-York rebondit depuis 2 semaines et progresse de +3,78 % sur les 5 derniers jours. Après avoir touché un point bas de plus de 4 ans le mois dernier, il est possible que le marché ait procédé à quelques achats d'opportunité, ce qui fait remonter les prix.


Pour aller plus loin
Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 29 septembre 2025 : Matières Premières : Le baril de pétrole au-delà des 70 dollars
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