06 octobre 2025

Matières Premières : Le baril de pétrole au-delà des 70 dollars

salle des marchés

Le Brent progresse de +5,17 % sur la semaine et s’échange au-delà de 70$ pour la première fois depuis le 1er août, porté par le Gasoil ICE après l’interdiction russe d’exporter le produit. À l’approche de la saison de chauffage européenne, les prévisions de froid et la stratégie de l’UE pour réduire sa dépendance au Gaz russe ont fait monter les prix sur la semaine, tandis que les prix de l’Electricité et du CO2 baissent. Les métaux de base restent globalement stables à l’exception du Cuivre qui progresse de +1,93 % après un accident minier à Grasberg (Indonésie). L’Aluminium baisse légèrement et l’Etain monte en raison d’un resserrement de l’offre. Les métaux précieux continuent leur ascension, soutenus par le contexte de baisse des taux d’intérêts et par les investissements en valeurs refuges. Enfin, les céréales reculent, aidées par une offre mondiale abondante. Le Café Arabica et le Sucre remontent légèrement, sous les craintes de conditions météorologiques défavorables.

Suivre cette thématique pour rester informé

clap
1
comments
duration5 min
share
Partager

ÉNERGIE

 

Pétrole et dérivés :  incertitudes sur l’offre

Le cours du baril de Pétrole brut progresse de +5,17 % à 69.87$ sur la semaine, tiré par le prix du produit raffiné Gasoil (ICE) qui termine aux alentours de 716$, en hausse de +5,14 %. En effet, dans un contexte de marché prévoyant un surplus global de production à moyen terme, les prix du brut et des produits reflètent un marché sous pression à court terme :

  • Les prévisions d’offre de Gasoil sont revues à la baisse suite à l’annonce cette semaine de l’interdiction d’export du produit raffiné par la Russie, qui cherche à compenser les pertes de production estimées à 500k barils/jour et causées par les attaques de drones ukrainiens sur certains sites de raffinage, dont AFIPSKY.
  • L’annonce d’un accord entre les gouvernements Irakien et de la région semi-autonome du Kurdistan pour la reprise des exportations via pipeline entre l’Irak et la Turquie est finalement parue vendredi, plus de deux ans après la fermeture de l’oléoduc par la Turquie.
     

Gaz, Electricité et CO2 :

  • A l’aube du lancement de la « heating season » européenne au 1er octobre, l’effet combiné des prédictions de températures en deçà des normales de saison et des pressions de l’UE sur l’import de Gaz en provenance de Russie impacte les cours à la hausse : la référence PEG augmente de 2 % à 32.13€/mwh. Sur pression du président US D. Trump, l’UE manœuvre en interne afin d’annihiler sa dépendance au Gaz naturel Russe d’ici à deux ans. Par ailleurs, l’augmentation de la capacité de transport et l’expansion des routes de commerce du Gaz Naturel Liquéfié (LNG) est attendue pour la fin d’année 2025 et le début de la période hivernale.
  • Concernant l’Electricité, malgré une semaine en dents de scie, l’indice français French Power Baseload clôture en léger déclin à 56.71€/mwh pour -0,39 %, sans inverser réellement la tendance initiée depuis la fin du mois d’août 25 (+13 %).
  • Les prix des quotas carbones européens s’affichent en baisse de 2 % à 75 €/t, la tendance restant haussière à terme. A noter que les analystes de Bloomberg observent une transition de corrélation depuis le Gaz, « partenaire » historique des émissions de CO2, vers l’Electricité depuis le 1er aout 2025       (54 % vs 9 %).

 

MÉTAUX

 

Métaux de base : un Cuivre accidenté dans un contexte Base Metals plutôt stable

  • Après un pic en milieu de semaine dû aux annonces d’un grave accident à la mine indonésienne de Grasberg et de la fermeture d’une mine péruvienne, le Cuivre connait une tendance haussière de 1,9 % sur la semaine.
  • Pour l’Aluminium, malgré une tendance globalement haussière avec pour cause le ralentissement de la production chinoise et la fermeture de certaines fonderies, le cours connait une légère baisse sur la semaine.
  • La légère hausse de l’Étain (+0,97 % sur la semaine) traduit un resserrement de l’offre.
  • S’agissant du Nickel, du Plomb et du Zinc, les marchés restent globalement équilibrés, malgré les incertitudes liées aux restrictions indonésiennes, premier producteur mondial de Nickel.
     

Métaux précieux : des métaux toujours plus précieux

  • L’Or est toujours haussier avec une progressions de +2,03 % sur la semaine. Le métal jaune reste soutenu par son rôle de valeur refuge dans un contexte d’incertitudes géopolitiques et de baisse des taux d’intérêt.
  • L’Argent est proche de son plus haut et termine la semaine en forte hausse de +6,95 %, à plus de 46 Dollars US/l'once, profitant toujours de l’élan de l’Or et d’un report des investisseurs/spéculateurs.
  • Le Platine est en progression significative de +12,23 % sur les 5 derniers jours, soutenue par la demande dans les secteurs automobile (catalyseurs) et industriel. Comme l’Argent, le Platine peut servir de substitut à l’Or dans un univers de prix hauts.
  • Enfin, le Palladium suit la tendance générale des métaux précieux et s'affiche en hausse de +9,56 %, à 1,283 Dollars US/l'once. Le cours est également tiré par des anticipations de tensions sur l’offre en provenance de Russie.

 

AGRICULTURE

 

Grains : une offre abondante et des prix en baisse

  • De part et d'autre de l'Atlantique, les prix du blé continuent de baisser. Le contrat Blé Meunier pour livraison Décembre 25 termine la semaine en repli de -0,66 % en dessous de 190 €/t. Les prévisions de production de Blé tendre ont été relevées de 128.10 à 132.6 millions de tonnes par l'Union européenne, jeudi dernier.
  • Même scenario pour le Maïs qui cède -0,80 % sur les 5 derniers jours : les attentes autour d'une offre américaine généreuse alourdissent le marché, malgré des conditions météorologiques plus sèches que la normale.

 

Softs : le Sucre et la Café progressent, le Cacao en repli

  • Du côté des softs, le Café Arabica progresse de +3,15 % sur la semaine écoulée. Les stocks rapportés par ICE ont atteint leur plus bas niveau depuis mars 2024, reflétant un resserrement de l’offre aggravé par des expéditions brésiliennes lentes et par le risque de voir la saison suivante affectée par la sécheresse. Le marché suit également de près les négociations commerciales, notamment la possible exemption du café brésilien des tarifs douaniers américains à la suite de la rencontre prévue entre le président Trump et le président Lula.
  • Du côté du Cacao, les prix continuent de se détendre également et le 1er contrat Cacao Londres termine la semaine en baisse de -4,67 %. Les spécialistes attendent de meilleures récoltes en Amérique du Sud. Cette hausse de l’offre devrait reconstituer les stocks mondiaux épuisés après les mauvaises récoltes en Afrique de l’Ouest, tout en faisant baisser les prix à court et moyen terme. Les producteurs ivoiriens et ghanéens restent freinés par le niveau des prix actuels et par les problèmes climatiques, tandis que l’Équateur, le Pérou, la Colombie et le Venezuela augmentent leur production.
  • Enfin, le Sucre #11 New-York progresse de +2,65 % sur les 5 derniers jours et termine la semaine à       0.158 Dollars US/livre. Les spécialistes regardent avec attention les conditions météorologiques en place au-dessus des principales zones de production. Ces dernières sont globalement satisfaisantes, notamment au Brésil et dans le Sud de l'Inde, où des pluies bienvenues favorisent la croissance dans les plantations.

 

Pour aller plus loin

Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 22 septembre 2025 : Matières Premières : Des Commo’ relativement calme

 

Ce document est publié par BNP Paribas. Bien que les informations contenues dans le présent document proviennent de sources que BNP Paribas considère comme fiables, nous ne pouvons en garantir l’exactitude, ces informations pouvant être soit incomplètes, soit résumées. BNP Paribas et/ou ses sociétés apparentées peuvent, ponctuellement, avoir une position sur ou être teneurs de marché d’une valeur mentionnée dans ce document ou d’un produit dérivé de ce titre, et peuvent également solliciter, exécuter ou avoir fait des opérations sur ces titres de placement en tant que Banque d’investissement, en tant que participant à un syndicat de placement ou pour d’autres services (y compris en tant que conseiller, chef de file ou prêteur) pour toute compagnie dont il est fait mention dans ce rapport. Les estimations ou opinions contenues dans le présent rapport reflètent notre jugement à la date de ce document et peuvent être modifiées sans préavis. BNP Paribas ne pourra être tenue responsable des conséquences pouvant résulter de l’utilisation d’une quelconque opinion ou information contenues dans le présent document. Il en est de même de toute omission. Aucune démarche prévue par la loi de 1940 sur les conseillers en investissement ("Investment Advisors Act") n’a été entreprise pour faire enregistrer BNP Paribas auprès de la "Securities and Exchange Commission". Ce document ne peut en conséquence être introduit, transmis ou distribué aux Etats-Unis d'Amérique ou dans leurs territoires ou possessions, ou remis à une "US person", telle que définie par la réglementation S de la loi de 1933 sur les valeurs mobilières (Regulation S of the US Securities Act of 1933, as amended). BNP Paribas (2018). Tous droits réservés. Sources : tous les graphiques et données sont issus de Bloomberg et sont affichés à titre purement indicatif.