[Matières Premières] L'or à son apogée, le pétrole en fort retrait
Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 21 octobre. Bonne lecture !
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ENERGIE
Les montagnes russes sur le pétrole se poursuivent, le premier contrat Brent affichant une baisse de -7.57 % sur les 5 derniers jours. La forte diminution observée sur le marché du brut est principalement attribuée à deux facteurs : la publication d’un article par le Washington Post sur l’action israélienne au Proche-Orient, et les projections des différentes agences concernant le marché du pétrole. Dans le détail, l’article du Washington Post a amené les acteurs à réduire en grande partie la prime de risque géopolitique liée à l'escalade du conflit au Proche-Orient, en affirmant qu’Israël avait donné des garanties au gouvernement américain de ne pas frapper d’infrastructures énergétiques en Iran. Parallèlement, les agences (AIE* et OPEP) ont revu leurs perspectives sur le marché du pétrole à la baisse, contribuant au sentiment morose entourant la consommation future de l’or noir. Enfin, la déception du marché liée aux mesures de stimulus en Chine et la forte reprise de la production libyenne ont également contribué au mouvement unilatéralement baissier de la semaine passée.
Quant au marché du gaz, il n’affiche pas la même sensibilité aux fluctuations du risque géopolitique. L’indice de référence de gaz européen TTF a diminué de -0,88 % sur les 5 derniers jours pour le premier contrat. Cette légère baisse est à attribuer aux fondamentaux avec un niveau de stock élevé, une activité économique européenne morose et des températures supérieures aux normales de saison. Les prochaines semaines seront un test de robustesse pour les stocks de gaz européens, les températures étant attendues à la baisse sur la majeure partie du nord-est européen.
Enfin, les quotas carbone (EUA) ont suivi la tendance sur le gaz de façon plus marquée, perdant 3,54 % à 62,11€ sur les 5 derniers jours, répondant aux mêmes influences sur les prix que le gaz.
MÉTAUX
Les métaux de base cotant sur la Bourse des métaux à Londres (London Metal Exchange - LME) ont baissé sur la semaine écoulée. L’Etain a chuté de -5.72 %, le Nickel de -5.41 %, le Zinc de -2.05 %, le Cuivre de -1.70 %, le Plomb de -1.19 % et pour finir l’Aluminium de -0.78 %. Les métaux industriels, du cuivre au minerai de fer, se sont affichés à la baisse en raison des doutes des investisseurs face aux dernières mesures prises par la Chine pour soutenir le marché immobilier. Pour rappel, Pékin a initié une série de mesures de relance depuis fin septembre afin de de stimuler la liquidité et renforcer le sentiment sur le marché boursier chinois. Ce vendredi, la Chine a d’ailleurs réduit les taux d’intérêt des plus grandes banques, une mesure forte qui a permis de limiter la baisse hebdomadaire sur la semaine écoulée. De plus, la riposte israélienne n’ayant pas eu lieu la semaine dernière, les primes de risque concernant les tensions au Moyen-Orient s'effacent progressivement.
Du côté des métaux précieux, la tendance est à la hausse sur les cinq derniers jours. Le métal jaune a gagné +2.44 % pour s'échanger ce matin aux alentours de 2,730 USD/once, ce qui constitue encore un nouveau record pour l'Or. Concernant, les autres métaux précieux, l’Argent a avancé de +6.90 %, atteignant son plus haut niveau depuis 2012, le Platinum de +2.79 % et le Palladium de +1.20 %. La hausse des métaux précieux trouve sa source dans les risques géopolitiques au Moyen-Orient et dans l'échéance prochaine des élections américaines qui gagne en importance au fur et à mesure que nous nous rapprochons du 5 novembre. En ce qui concerne les élections, les deux candidats sont plus que jamais au coude à coude, le sprint final rajoutant ainsi de la volatilité sur les marchés. Les incertitudes économiques et géopolitiques auxquelles le marché fait face accentuent le rôle de valeur refuge de l'Or, et contribuent ainsi à la hausse continue de son prix observée depuis le début de l'année.
AGRICULTURE
Le contrat Blé Meunier a cédé -1.09 % sur les 5 derniers jours et termine la semaine à 226.50 EUR/t. Le contrat Maïs cède, lui, -1.63 % et s'échangeait à 221.50 EUR/t à la clôture vendredi soir. Les opérateurs semblent être rassurés par les dernières perspectives d'approvisionnement abondantes d'un point de vue mondial, sur le fond d'une amélioration des conditions météorologiques à certains endroits stratégiques, comme l'Ouest des Etats-Unis, la Russie ou encore l'Argentine. En revanche, la situation en France est toute autre. En raison des conditions climatiques exceptionnelles qui ont traversé le pays ces dernières semaines, les semis de blé tendre n'ont été réalisés qu'à 10 % contre 27 % en moyenne sur les 5 dernières années, et la récolte de maïs n'a été faite qu'à 13 % contre 55 % en moyenne quinquennale.
Du côté des softs, le Café Arabica termine une nouvelle fois la semaine en hausse de +2.08 %. Même si l'arrivée des pluies au Brésil fait quelque peu retomber la pression, les tensions restent fortes et les perspectives de récolte inquiétantes pour la graine de café. Le Sucre #11 New-York termine la semaine en retrait de -0.27 % à 22.32 centimes de Dollar US par livre, également aidé par l'arrivée des pluies au Brésil (premier exportateur mondial) qui devraient atténuer la sécheresse des sols et favoriser ainsi la production pour la saison prochaine. Enfin, le Cacao Londres termine la semaine en retrait de -1.17 %. Même si certains analystes estiment que "le pire est peut-être derrière nous", les défis à relever restent nombreux après les très fortes turbulences qu'a traversé le marché sur ces 12 derniers mois. En effet, le marché du cacao doit faire face à des niveaux de stock très bas en raison de : la propagation des maladies dans les cultures de cacaoyers, la réticence à remplacer les arbres vieillissants et de mauvaises conditions météorologiques. En conséquences, la matière première a atteint cette année des niveaux record au-delà des 10 000 GBP/t.
*Agence Internationale de l'Energie.
Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 14 septembre.
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