[Matières Premières] L’OPEP impuissante face à la morosité actuelle

ENERGIE

Les indices pétroliers ont enregistré une baisse hebdomadaire. Le baril de Brent a cédé - 2.50 % sur les 5 derniers jours et traite autour de 72.00 USD/baril ce lundi matin, les investisseurs prévoient un marché excédentaire l’année prochaine. En effet, même si la décision de l’OPEP+ (de reporter ses augmentations de production de 3 mois) est haussière pour le baril, le Brent a connu son plus bas niveau depuis trois semaines. Le pétrole brut évolue dans une fourchette étroite depuis la mi-octobre, les craintes suscitées par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Ukraine étant contrées par les anticipations d’une surabondance en 2025. Pour rappel, la demande chinoise est attendue à la baisse tandis que la production américaine devrait augmenter.

Le marché du gaz européen connait sa première baisse hebdomadaire depuis cinq semaines. Le TTF, contrat de référence européen, a baissé de -1.80 % sur les 5 derniers jours et s’échangeait ce lundi matin à 45.75 EUR/MWh pour le contrat front-month. Depuis le début de la phase de chauffage et l’utilisation intensive des stocks européens, les inquiétudes ont gagné le marché du gaz. Cependant, cette semaine, les conditions météorologiques et l’augmentation des importations de GNL en Europe ont permis de soulager les prix. En effet, les prévisions de températures sont revues à la hausse et vont permettre de moins puiser dans les stocks. De plus, jeudi dernier le Kremlin a modifié les conditions de paiements de gaz russe, atténuant ainsi les craintes sur de potentielles sanctions américaines. L’approvisionnement du gaz en Europe reste tout de même au cœur des débats avec toujours un questionnement sur la fin du transit entre la Russie et l’Ukraine.

Enfin, les quotas carbone (EUA) restent inchangés, -0.06 % sur les 5 derniers jours, et s’échangeaient ce lundi matin autour de 67.13 EUR.

METAUX

Les métaux industriels ont évolué en ordre dispersé sur la semaine écoulée. L'Aluminium, le Cuivre et le Nickel ont respectivement progressé de +0.37 %, +1.24 % et +0.91 %. A l'inverse, le Plomb et le Zinc ont, dans l'ordre, reculé de -0.05 % et -1.02 %. La progression des cours du Cuivre, et dans une moindre mesure de l'Aluminium, s'explique une nouvelle fois par des informations en provenance de Chine. En effet, les autorités chinoises ont signalé leur volonté d'accentuer le stimulus budgétaire au cours de l'année 2025 ce qui permet de soutenir la demande anticipée. Les données d'inflation du mois de novembre ont montré des signes persistants de faiblesse de la demande dans l'économie la plus consommatrice de métaux industriels au monde. Au-delà du soutien budgétaire, les autorités chinoises ont souligné leur intention d'assouplir légèrement leur politique monétaire en 2025. Ces nouvelles orientations s'inscrivent dans la volonté des responsables du pays d'enrayer la dégradation du secteur immobilier mais pourraient également être un moyen de compenser la perte d'activité liée aux hausses de droits de douanes prévues par les Etats-Unis.

Du côté des métaux précieux, à l'exception de l'Argent qui progresse sur la semaine écoulée (+1.12 %), l'Or, le Platine et le Palladium ont tous les trois reculé de respectivement -0.37 %, -1.93 % et -2.32 %.

AGRICULTURE

Du côté des grains européens, le Blé Meunier a enregistré une solide progression de +3.34 % sur les 5 derniers jours, positionnant le contrat pour livraison Mars 2025 à 227.50 EUR/t, ce qui est un plus haut de 10 jours. Ce sont les conditions météorologiques qui ont animé les échanges, avec un temps trop sec en Russie et trop humide en Australie, deux pays exportateurs mondiaux de premier plan. Il est à noter que la hausse de l'euro face au Dollar US (de 1.0480 à 1.0620) n'aura pas été un obstacle à l'augmentation des prix des grains, la semaine passée.

Du côté des softs, le prix du Café Arabica continue sa progression, la graine enregistrant une hausse de +3.37 % sur les 5 derniers jours. L'offre disponible continue de se resserrer et les inquiétudes sont très fortes quant à la récolte qui débutera en mai prochain. Le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes ayant touché les principales régions productrices ces derniers mois continueront de peser fortement sur la chaine d'approvisionnement, selon les analystes. Même analyse pour le Cacao Londres qui enregistre une nouvelle progression hebdomadaire, +2.81 % sur les 5 derniers jours. Ici encore, ce sont les conditions météorologiques défavorables qui affectent le développement de la récolte, tandis que les stocks continuent inexorablement de baisser (source ICE). Enfin, le 1^er contrat Sucre #11 New-York enregistre lui aussi une hausse solide de +3.46 % sur les 5 derniers jours, en réponse à la précédente semaine qui avait vu son prix baisser de quasiment -1.50 %. Les prix du sucre ont atteint leur plus haut niveau depuis une semaine après des prévisions météorologiques sur 10 jours annonçant des pluies inférieures à la normale dans le centre-sud du Brésil, la principale région sucrière du pays.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 02 Décembre.

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