[Matières Premières] Gaz : a-t-on raison d'être inquiet ?
Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 02 Décembre. Bonne lecture !
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ENERGIE
Les indices pétroliers ont enregistré une baisse la semaine dernière, le baril de Brent a cédé - 2.97 % sur les 5 derniers jours et traite ce matin autour de 72.50 $/baril. Cette baisse s’explique notamment par l'accord d'un cessez-le-feu qui a mis fin à plus d’un an de combats entre Israël et le Hezbollah. L’information importante de la semaine a été le report de la réunion de l’OPEP+ au 5 décembre prochain, alors qu'elle était initialement prévue le 1er décembre. Cette réunion a pour but d’évoquer la politique des coupes de production et de décider d’une date de reprise. Ce report est interprété par les analystes comme un désaccord interne, celui-ci donnant un léger espoir de revoir ces barils de pétrole revenir dans le marché plus tôt qu’anticipé. De plus, la semaine fut marquée par un marché moins actif avec les fêtes de Thanksgiving aux Etats-Unis, baissant ainsi la volatilité sur du marché sur la fin de semaine.
Le marché du gaz européen prolonge une nouvelle fois ses gains avec une quatrième hausse hebdomadaire consécutive. Le TTF, contrat de référence en Europe, a gagné +0.96 % sur les 5 derniers jours, et s’échange ce matin à plus de 48.50 EUR/MWh pour le contrat front-month. Les prix du gaz restent élevés après avoir gagné plus de 10% depuis le début de la saison de chauffage, en octobre. En effet, les inquiétudes concernant l’avenir des flux russes via l’Ukraine sont vives à seulement un mois de l’expiration de l’accord de transit entre les deux pays. De plus, des températures froides s’abattent sur l’Europe, ce qui a des conséquences sur les niveaux de réserves qui baissent plus rapidement que prévus. À la vue des ces incertitudes, l’Europe envisage même d’augmenter son objectif de remplissage de gaz naturel, pour éviter que les risques d’approvisionnement s’intensifient dans un marché déjà très volatil en raison de son manque de flexibilité. Les installations de stockage de l’Union européenne auront un objectif de 50% d’ici février prochain, contre 45% fixé cette année.
Enfin, les quotas carbone (EUA) baissent légèrement, -1.16 % sur les 5 derniers jours, et s’échangent ce matin autour de 69.50 EUR.
METAUX
Les métaux industriels ont évolué en ordre dispersé sur la semaine écoulée. L'Aluminium et le Nickel ont respectivement diminué de -1.14 % et -0.42 %. A l'inverse, le Cuivre +0.47 %, le Plomb +2.50 % et surtout le Zinc +4.60 % ont enregistré des hausses sur les cinq derniers jours. Le zinc en particulier a été très volatil en raison de retraits massifs de stocks, au niveau de la Bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange). Cette volatilité souligne le resserrement de l'offre, une tendance qui pourrait se maintenir en 2025. De contraintes proches peuvent être observées sur le marché du cuivre au sein duquel les fondeurs chinois voient leur profitabilité reculer et la concurrence pour les minerais s'intensifier.
Du côté des métaux précieux, les marchés ont assez nettement reculé sur la semaine écoulée. L'Or a perdu -2.69 %, l'Argent -2.30 %, le Platine -1.70 % et le Palladium -2.84 %. L'or en particulier a subi la pression de l'appréciation du dollar américain, tandis que les acteurs du marché ont déclenché des prises de bénéfices ces derniers jours. Ces mêmes acteurs seront également attentifs à la publication des données américaines sur l'emploi cette semaine, qui devraient donner des indications sur le futur de la politique monétaire outre-Atlantique.
AGRICULTURE
Le Blé Meunier Euronext a enregistré, la semaine dernière, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis en un mois, avec une chute de -4.34 % en 5 jours. De son côté, le Maïs a également reculé de, -3.55 % sur la même période. Cette correction s'explique par les ventes massives de blé à bas prix par la Russie, premier exportateur de blé, dans la région de la mer Noire. En revanche, dans le même temps la Russie a également proposé un quota d'exportation de blé inférieur à celui des dernières saisons (11 millions de tonnes du 15 février au 30 juin 2025 en comparaison à 29 millions de tonnes pour 2024) en raison d'une récolte à venir plus faible que d'habitude et cela, dans le but de protéger les approvisionnements alimentaires intérieurs et de contenir l'inflation.
Du côté des softs, c'est encore une fois le Café Arabica qui continue d'attirer l'attention avec une hausse de +5.37 % sur les 5 derniers jours, atteignant des prix records. Cette progression, la plus forte depuis 2014 est liée à la grave sécheresse qui a touché le Brésil, premier producteur mondial. Cette situation a affecté la récolte de 2024 et pourrait peser également sur la prochaine. Nouvelle semaine de hausse pour le Cacao Londres, dont le contrat pour livraison décembre progresse de +2.28 % sur les 5 derniers jours et s'échange désormais au-delà de 8,000 GBP/t. Les stocks de cacao dans les entrepôts d'ICE (InterContinental Exchange) continuent de baisser et s'établissent désormais à seulement à 1.571 millions de sacs, contre 4.353 millions il y a un an.
Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 25 Novembre.
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