[Matières Premières] Le prix du pétrole au plus bas depuis 2021

ENERGIE

Le marché pétrolier a connu sa 7^ème perte hebdomadaire en raison de l’atténuation des tensions et des droits de douanes. Le baril de Brent s’échange à cet instant autour de 70.30 USD, soit une variation de -3.85 % sur les cinq derniers jours. Le pétrole connait sa plus longue période de baisse depuis 2023. Dans le détail, la perspective d’un cessez-le-feu laisse entrevoir la possibilité d’un allègement des sanctions russes et donc une reprise des exportations de brut depuis Moscou. Donald Trump a d’ailleurs fait pression sur les deux camps pour accélérer les pourparlers de paix. La réintroduction potentielle de barils russes sur le marché intervient dans un contexte d’approvisionnement morose, alors que l’OPEP+ a publié son plan de relance d’offres dans le marché. Tout ceci s'accompagne d’une politique commerciale américaine qui accroît les inquiétudes concernant une réduction de la demande mondiale d’énergie. En effet, la stratégie des Etats-Unis relative aux droits de douanes reste floue et laisse planer encore beaucoup d’incertitudes sur les marchés.

Le marché du gaz a de nouveau chuté sur les 5 derniers jours. Le 1^er contrat TTF a enregistré une variation de -12.64 %, tandis que celle du PEG a été de -9.41 %, pour traiter respectivement ce matin à 41.25 EUR/MWh et 40.10 EUR/MWh. Le prix du gaz européen est très volatil avec notamment les perspectives de cessez-le-feu qui laisseraient entrevoir un retour du gaz russe en Europe et soulagerait l'offre de gaz en Europe. La Russie serait prête à négocier une trêve si des progrès sont réalisés vers un accord de paix définitif, une rencontre serait d’ailleurs prévue cette semaine en Arabie Saoudite. Pendant ce temps, la situation sur la ligne de front reste tendue et des bombardements sur des infrastructures énergétiques ukrainiennes resserrent davantage l’offre. Le marché scrute l’évolution du conflit et espère un cessez-le-feu prochainement.

Le marché des quotas d’émission de CO₂ (EUA) connaît une correction à la baisse de -3,31 %, avec une diminution du prix de l'EUA à 68,50 EUR/t sur les 5 derniers jours, suivant ainsi la tendance baissière des autres sous-jacents énergétiques.

METAUX

Tous les métaux industriels du London Metal Exchange ont enregistré une nette hausse sur les cinq derniers jours. En particulier, l'Aluminium a progressé de +3.84 %, le Cuivre de +2.73 % le Nickel de +6.94 % et le Zinc de +3.35 %. Globalement, les métaux de base ont bénéficié de la sensible dépréciation du dollar américain face aux autres devises, et à l’euro en particulier, l’EURUSD s’établissant ce matin à 1.0812. Ce mouvement baissier du billet vert donne du pouvoir d’achat aux détenteurs d’autres devises ce qui rend donc les métaux libellés en USD plus accessibles. Par ailleurs, malgré l’amoncellement des incertitudes qui pourraient peser sur son économie, la Chine table pour 2025 sur une croissance économique de 5 %, soit la même cible qu'en 2024. Cette prévision envoie un signal au marché indiquant que les autorités sont prêtes à mettre en place les mesures adéquates pour l’atteinte de cet objectif. Plus spécifiquement, selon certaines analyses, le marché de l’Aluminium devrait être davantage déficitaire en 2025 (offre inférieure à la demande anticipée) ce qui pousserait les prix un peu plus à la hausse. Du côté du Cuivre, certains acheteurs ont pu anticiper leurs achats craignant des hausses de droits de douanes sur le métal rouge dans la foulée du discours du Président américain devant le Congrès la semaine dernière.

Les métaux précieux ont, à l’image des métaux de base, progressé assez nettement également. Sur la semaine écoulée, l’Or libellé en dollar a augmenté de +1.79 %, l’Argent de +4.45 %, le Platine de +2.07 % et le Palladium de +3.11 %. Concernant l’Or, de nombreuses incertitudes ont redonné ces derniers jours son rôle de valeur refuge au métal jaune, dans un contexte géopolitique tendu : propos relatifs à l’instauration de droits de douanes par l’Administration américaine, suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, programme de réarmement de l’Europe. De plus, les risques de poussées inflationnistes liées aux droits de douane seraient favorables à l’Or.

AGRICULTURE

Du côté des matières premières agricoles, les prix des grains européens continuent leur tendance baissière. Le contrat Blé Meunier pour livraison Mai 2025 cède -3.17 % sur les 5 derniers jours et s'échange désormais sur un point bas autour de 220 EUR/t. L'instauration de droits de douane aux Etats-Unis apporte beaucoup d'incertitudes dans les plans des acteurs de marché. De plus, la très forte hausse de l'Euro face au Dollar US, qui est passé de 1.0375 à 1.0820 sur les 5 derniers jours, plombe la compétitivité des grains européens sur les marchés internationaux.

Du côté des softs, la semaine a été difficile pour le Sucre et le Cacao. Les spécialistes rapportent que le nombre de paris haussiers portés par les gestionnaires de fonds est sur un plus bas de 9 mois pour le Cacao Londres, qui cède -11.05 % sur les 5 derniers jours. Une détente bien accueillie par les acheteurs de la fève qui bénéficient désormais d'une baisse de prix de l'ordre de -30 % depuis le 1er janvier. Le Sucre #11 New-York perd, lui, -6.15 % par rapport au cours de clôture du vendredi 28 février pour des raisons techniques de passage du contrat livraison Mars à Mai. Enfin, après une petite pause de quelques jours, la hausse des prix est de retour pour le Café Arabica qui enregistre une progression de +2.94 % sur la semaine écoulée. Pour rappel, les prix de la graine ont plus que doublé sur les 12 derniers mois en raison d'un déficit d'approvisionnement dû à des conditions météorologiques défavorables dans les plus grandes régions productrices du Brésil. Et selon certains prévisionnistes, les températures pourraient rester supérieures à la moyenne au mois de mars, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la récolte à venir.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 03 mars.

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