[Matières Premières] Le pétrole au plus bas depuis 2021

ENERGIE

La semaine écoulée a été particulière pour les marchés des matières premières dans leur ensemble, et pour le pétrole en particulier. Le baril de Brent, brut de référence pour l'Europe, est tombé à un plus bas niveau depuis 2021 et s'échange à l'instant à 63.09 USD, soit une baisse de -10.93 % sur les 5 derniers jours. Deux facteurs principaux expliquent cette chute : 

• D'abord, bien sûr, la très sensible hausse additionnelle des droits de douanes que les Etats-Unis a imposée à un grand nombre de partenaires commerciaux. Pour certains pays comme la Chine, la surtaxe est de 34% ce qui s'ajoute aux 20% déjà mis en place. Si les produits énergétiques ne sont pas concernés par ces taxes, la hausse généralisée des barrières tarifaires et les représailles massives du côté chinois font craindre un fort ralentissement de l'économie mondiale et une détérioration massive de la demande pour les énergies.
• Dans le même temps, les pays membres de l'OPEP+ ont pris la décision d'augmenter leur offre de brut de 411.000 barils par jour en mai 2025. L'ampleur de cette hausse a surpris le marché amplifiant la dynamique de baisse des cours. Si la chute des marchés pétroliers étonnent par son ampleur, elle pourrait toutefois ne pas être durable. En effet, certains producteurs de pétrole, en particulier aux Etats-Unis, verraient leur rentabilité sensiblement se détériorer si le prix du baril restait durablement faible (inférieur à 65 USD pour le Brent).

Le marché du gaz n'a pas été épargné par le mouvement général de baisse sur les marchés des matières premières et a sensiblement baissé sur les cinq derniers jours. Le 1^er contrat TTF a enregistré une variation de -9.53 %, tandis que celle du PEG a été de -10.66 %, sur la semaine écoulée et s'échange respectivement à 35.45 EUR/MWh et 34.38 EUR/MWh. L'effet saisonnier joue favorablement sur cette baisse. En effet, l'arrivée du Printemps sur le Vieux Continent et la remontée des températures pèsent, comme à chaque fois sur les prix du gaz. De plus, l'effet macroéconomique globalement négatif devrait limiter la demande en gaz, notamment de la part des industriels. Enfin, dans le contexte actuel d'escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les acteurs de marchés tablent sur le fait que davantage de Gaz Naturel Liquéfié pourrait être réorienté vers l'Europe, favorisant la reconstitution des réserves.

Le marché des quotas d’émission de CO2 (EUA) a connu une baisse très marquée également de -7.07 % sur les 5 derniers jours, avec un prix de l'EUA s’établissant à 60.12 EUR/t.

METAUX

Cette première semaine d’avril a été particulièrement agitée sur les marchés des métaux de base, avec une tendance clairement baissière alimentée par les annonces protectionnistes de Donald Trump. L'instauration de droits de douane réciproques, notamment des surtaxes sur les importations en provenance de la Chine, de l'UE et du Vietnam, a amorcé une guerre commerciale qui pourrait entraîner un fort ralentissement économique global. Le Cuivre a été le plus touché, avec une chute du contrat 3 mois LME de -10.36 % sur la semaine écoulée, à 8,675 USD/MT. Même tendance pour l'Aluminium qui recule de -6.63 % à 2,364.50 USD/MT, tandis que le Nickel perd -9.90 % et le Zinc -7.00 %. L'Etain, plus résilient, limite sa baisse à -2.32 %.

Du côté des métaux précieux, l'Or a dépassé 3,165 USD/oz, ce qui constitue un nouveau record mais enregistre un repli de -1.52 % sur la semaine suite à des prises de bénéfices après son envolée. L'Argent de son côté chute plus lourdement, à 30,00 USD/oz, soit -13.30 %.

AGRICULTURE

Sur le front agricole, les marchés ont affiché des évolutions contrastées cette semaine. Le Blé meunier Euronext a progressé de +1,49 %, à 223.75 EUR/mt, porté par la hausse de l'EURUSD et des gains de compétitivité à l'exportation. Le Blé Euronext suit la tendance du côté de Chicago où le céréale est soutenu par la baisse des surfaces de culture. Le Colza Euronext a de son côté perdu 1,62 % (509.75 EUR/MT). En fin de semaine, l'ensemble des grains européens ont plutôt été pénalisé par le rebond sensible du EURUSD, la devise américaine étant pénalisée par les inquiétudes économiques Outre-Atlantique.

Parmi les softs, à l'exception du marché du Cacao Londres qui a légèrement avancé la semaine dernière +1,33 %, à 6,240 GBP/MT, les autres sous-jacents affichent un repli. Le Coton chute de -5,29 % à 64,77 USD/lb, fragilisé par les incertitudes concernant la demande mondiale en textile. Le Café Arabica recule de -3,75 %, à 358.35 USD/lb, tandis que le sucre a enregistré une légère baisse de -0,63 % à 18,88 USD/lb.

Ces variations s'inscrivent dans un climat globalement tendu, marqué par l'annonce de nouveaux droits de douane américains qui affectent les chaines d'approvisionnement au niveau mondial. Malgré cela, certains fondamentaux comme la météo ou les perspectives de récolte continuent de jouer un rôle clé dans la formation des prix.  

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 31 mars.

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