31 mars 2025

[Matières Premières] La semaine des records pour le Cuivre et l'Or

salle des marchés

Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 24 mars. Bonne lecture !

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ENERGIE

Le marché du pétrole a progressé sur la semaine écoulée. Le baril de Brent s'échange ce matin au-delà de 72 USD, soit une hausse de +2.24 % sur les cinq derniers jours. Plusieurs facteurs ont favorisé cette évolution favorable du brut. En début de semaine d'abord, la montée des tensions entre le Yémen et les Etats-Unis suite aux attaques des rebelles Houtis sur un porte-avion américain en Mer Rouge fait craindre des perturbations sur la chaîne d'approvisionnement. Par ailleurs, le discours de Jerome Powell en milieu de semaine, qui a insisté sur la nécessité de rester patient plutôt que de céder à la panique, a de nouveau soutenu les cours du pétrole. L'une des lectures possibles de ces propos est de considérer que la Réserve fédérale américaine pourrait ignorer d'éventuelles tensions inflationnistes dans les mois à venir, en cas de ralentissement économique trop important aux Etats-Unis. Enfin, de nouvelles sanctions américaines imposées en fin de semaine sur le pétrole iranien ont de nouveau contribué à soutenir les marchés pétroliers. 

Le marché du gaz a connu une hausse modérée sur les 5 derniers jours. Le 1er contrat TTF a enregistré une variation de +0.94 %, tandis que celle du PEG a été de +0.69 %, pour traiter respectivement ce matin à 41.75 EUR/MWh et 40.89 EUR/MWh. Cette hausse moyenne sur les cinq derniers jours masque toutefois une décrue des cours depuis quelques jours sous l'effet d'un réchauffement des températures sur le Vieux Continent. De plus, des discussions entre la Russie et les Etats-Unis autour d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine ont détendu le marché européen du gaz. Enfin, la bonne dynamique des exportations de gaz naturel liquéfié par les Etats-Unis fait pression à la baisse sur les prix, dans un contexte de niveau bas des réserves de gaz en Europe (34 % contre 45 % en moyenne en cette saison ces cinq dernières années). 

Le marché des quotas d’émission de CO2 (EUA) a connu une hausse de +0.68 % sur les 5 derniers jours, avec un prix de l'EUA s’établissant à 69.50 EUR/t.

 

METAUX

Du côté des métaux de base, le marché a été fortement influencé par les tensions commerciales initiées par les Etats-Unis. Le Cuivre a franchi la barre symbolique des 10,000 USD/t sur le LME (+0.77 % sur la semaine), soutenu par les spéculations autour de potentiels droit de douane américains. L'écart avec les cours US a atteint des niveaux record, alimenté par les achats des fonds et l'enquête ouverte par l'administration Trump. Le producteur Freeport-McMoRan pousse pour que le Cuivre soit intégré à la liste des métaux critiques aux Etats-Unis, ce qui permettrait d'accéder à des incitations fiscales. Sur l'Aluminium, la hausse des primes aux Etats-Unis contraste avec une baisse des prix à Londres (-2.20 %), conséquence directe de l'imposition de droits de douane sur les impositions canadiennes. Alcoa, acteur historique du secteur, plaide pour une exemption, tandis que Novelis (filiale du groupe Indien Hindalco) innove en produisant à Zurich son premier coil 100 % recyclé à partir de déchets automobiles. Concernant l'Etain, malgré l'annonce de l'arrêt de la mine de Bisie en RDC qui représente environ 6% de l'offre mondiale, le métal baisse de -2.25 % sur les 5 derniers jours. Enfin, les autres métaux de base évoluaient négativement : le Nickel (-2.51 %), le Plomb (-2.51 %) et le Zinc (-1.50 %). Ces derniers sont pénalisés par le renforcement du dollar et les incertitudes géopolitiques. 

Du côté des métaux précieux, seul l'Or tire son épingle du jeu avec une progression de +1.27 % la semaine dernière. Le métal jaune imprime un nouveau record au-delà de 3,050 USD/once, porté le discours de Jerome Powell mercredi. La banque centrale américaine a maintenu ses taux d'intérêt inchangés, tout en prévoyant un ralentissement de la croissance et une hausse de l'inflation cette année.  

 

AGRICULTURE

Du côté des grains, le contrat Blé Meunier Euronext termine la semaine passée en légère hausse de +1.23 %, clôturant la semaine à 223.50 EUR/t, vendredi. Les conditions météorologiques incertaines maintiennent les prix sous tension dans les principales zones productrices. En outre, la Turquie a annoncé reprendre ses importations de blé en provenance des marchés internationaux. Pour rappel, la Turquie avait annoncé en 2024, d'abord une suspension puis la mise en place de quotas d'importation de blé, invoquant la nécessité de protéger sa production nationale. Les négociants continueront de surveiller avec attention le sujet des droits de douane ainsi que l'évolution de l'Euro face au Dollar US.

Du côté des softs, le Sucre #11 New-York progresse de +2.76 % sur les 5 derniers jours en raison des craintes que l'Inde, deuxième producteur mondial, limite ses exportations pour garantir son approvisionnement intérieur. La production sucrière indienne devrait chuter de 5,8 millions de tonnes au cours de la saison, contribuant à un déficit mondial de 1,9 million de tonnes. En complément, la sécheresse au Brésil, premier producteur mondial, accentue également les craintes d'une pénurie de l'offre disponible, ce qui rajoute une prime de risque. Les prix du Café Arabica sont repartis à la hausse la semaine dernière, enregistrant une progression de +2.43 %. Visiblement, les négociants ne sont pas rassurés par les pluies, pourtant bénéfiques, au Brésil et ce sont bel et bien les craintes renforcées autour des pénuries d'approvisionnement qui prennent le dessus. Ce lundi matin, la livre de Café Arabica pour livraison Mai 2025 repasse au-dessus de la barre des 4.00 Dollars US. Enfin, le Cacao Londres termine les 5 derniers jours en baisse, enregistrant un recul de -2.54 % sur la semaine passée. Cette détente résulte d'une diminution des craintes autour de l'approvisionnement physique, le niveau des stocks disponibles dans les entrepôts portuaires américains continuant de s'améliorer et revenant sur un niveau pas vu depuis Novembre 2024. Cependant, les spécialistes soulignent que le marché reste très tendu en raison des conséquences incertaines de la sécheresse en Côte d'Ivoire, principal pays producteur.

 

 

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 17 mars.

 

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