ESPACE MEMBRES
14 octobre 2024

[Matières Premières] La géopolitique au centre de l'attention

salle des marchés

Chaque semaine, nos experts vous proposent de faire le point sur les positions de marchés des matières premières et plus encore. Retrouvez les analyses du 07 octobre. Bonne lecture !

Suivre cette thématique pour rester informé

clap
comments
duration5 min
share
Partager

ENERGIE

Les indices pétroliers ont connu leur plus grande hausse hebdomadaire depuis janvier 2023 alors que le conflit au Moyen-Orient s’intensifie. Le cours du baril de Brent sur la bourse ICE a augmenté de +8.43 % sur les 5 derniers jours, et s’échange ce matin à 78.71 USD. Les attaques successives au Moyen-Orient font craindre un élargissement du conflit et font grimper la volatilité sur les marchés pétroliers. De plus, beaucoup de sites de productions iraniens sont dans le collimateur de nouvelles attaques, ce qui augmente les primes de risques sur le baril de pétrole. Pour rappel, le Moyen-Orient représente 1/3 de la production pétrolière mondiale, alors une fermeture ou une réduction des flux passant par le détroit d’Ormuz impacterait massivement les prix de l’or noir.

Les indices gaz TTF (référence européenne) et PEG (marché français) ont, eux aussi, affiché une hausse très marquée sur les 5 derniers jours, enregistrant des gains respectifs de +7.97 % et de +6.62 %. Les prix du gaz ont fluctué cette semaine soulignant la vulnérabilité des approvisionnements en Europe à l’approche de la saison hivernale. La préoccupation majeure est le risque de fermeture du détroit d’Ormuz, porte d’entrée du golfe Persique et voie navigable essentielle pour les transports de gaz naturel liquéfié et de pétrole. Ajouté à cela, l’accord de transit toujours sans réponse finale n’aide pas à faire baisser les prix du gaz.

De son côté, le certificat CO2 a baissé de -6.37 % sur les 5 derniers jours et s'échange ce matin à 60.46  EUR/t, la corrélation avec le gaz s'affaiblissant de plus en plus. Le prix du certificat EUA a connu son plus bas niveau depuis avril 2024. 

 

MÉTAUX

Les métaux de base cotant sur la Bourse des métaux à Londres (London Metal Exchange - LME) ont globalement enregistré une progression sur la semaine écoulée, dans des ampleurs toutefois diverses. Le Nickel a augmenté de +5.86 %, l'Etain de +2.71 %, le Zinc de +1.42 % et l'Aluminium de seulement +0.25 %. Le Cuivre est le seul à reculer légèrement de -0.39 %. Bien que le fort sentiment haussier semble s'atténuer, la relance économique en Chine continue de soutenir les marchés des métaux industriels. Plus en détail, des contraintes d'offre touchent certains marchés. C'est le cas en particulier du Zinc dont l'offre devrait atteindre cette année son plus bas niveau depuis 8 ans. Le cours du métal a touché ainsi dans la semaine un plus haut depuis 1 an et demi, et continuerait de pâtir dans les mois à venir d'un retrait additionnel de la production chinoise.

Du côté des métaux précieux, après plusieurs records, l'Or semble s'être globalement stabilisé sur la semaine écoulée. Le métal jaune a perdu -0.17 % pour s'échanger ce matin à 2,655 USD/once. La remontée sensible du risque géopolitique, qui devrait faire monter les prix de l'Or en raison de ses caractéristiques de valeur refuge, a été contrebalancée en grande partie par la publication de données économiques convaincantes du côté des Etats-Unis. Les créations d'emplois et le chômage sont en effet bien orientés outre-Atlantique. La vigueur de l'économie américaine laisse penser que les marges de manœuvre de la Réserve fédérale sont plus importantes au regard de son assouplissement monétaire ce qui a fait s'apprécier le dollar. Ce mouvement a pesé sur la dynamique du métal jaune ces 5 derniers jours.

 

AGRICULTURE

Du côté des matières premières agricoles, c'est le Wheather Market qui règne toujours. Sur Euronext, la tonne de Blé a progressé de +3.51 % sur les 5 derniers jours, tout comme la tonne de Maïs qui a enregistré une hausse de +3.02 %. Ce sont toujours les conditions météorologiques qui dirigent ces marchés. En effet, les intempéries ne permettent pas une récolte optimale des grains affectant ainsi les prix à la hausse. Du coté de la Russie et de l’Ukraine, les sols sont toujours trop secs pour accélérer la cadence des récoltes. Le marché des céréales est lui aussi impacté par les conflits au Moyen-Orient avec une prime géopolitique qui se rajoute à un prix déjà élevé.

Du côté des softs, le cours du Cacao Londres a sensiblement reculé sur les cinq derniers jours, de -7.75 %. A cet instant, la fève contrat Dec24 s'échange sur le marché à 5,063 GBP/t. La tonne a même touché un point nettement inférieur à 5,000 GBP au cours de la semaine, pour la première fois depuis 1 mois. Même constat sur le marché du Café Arabica, dont le contrat Dec24 a perdu -4.38 % sur la dernière semaine, après avoir atteint des sommets la semaine précédente. Cette correction s'explique d'une part par le report par la Commission européenne d'une loi anti-déforestation et, d'autre part, par une amélioration des conditions climatiques au Brésil, le 1er pays producteur. Sur le premier point, le nouveau règlement européen devait interdire à partir de la fin de l'année 2024 la vente de certains produits issus de terres déboisées. Le report de l'entrée en vigueur de cette nouvelle norme a détendu le marché. De plus, selon les prévisions, la pluie devrait revenir au Brésil après la sécheresse du mois de septembre, ce qui atténue les risques sur l'offre en provenance de ce pays.

 

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 30 septembre.

 

Ce document est publié par BNP Paribas. Bien que les informations contenues dans le présent document proviennent de sources que BNP Paribas considère comme fiables, nous ne pouvons en garantir l’exactitude, ces informations pouvant être soit incomplètes, soit résumées. BNP Paribas et/ou ses sociétés apparentées peuvent, ponctuellement, avoir une position sur ou être teneurs de marché d’une valeur mentionnée dans ce document ou d’un produit dérivé de ce titre, et peuvent également solliciter, exécuter ou avoir fait des opérations sur ces titres de placement en tant que Banque d’investissement, en tant que participant à un syndicat de placement ou pour d’autres services (y compris en tant que conseiller, chef de file ou prêteur) pour toute compagnie dont il est fait mention dans ce rapport. Les estimations ou opinions contenues dans le présent rapport reflètent notre jugement à la date de ce document et peuvent être modifiées sans préavis. BNP Paribas ne pourra être tenue responsable des conséquences pouvant résulter de l’utilisation d’une quelconque opinion ou information contenues dans le présent document. Il en est de même de toute omission. Aucune démarche prévue par la loi de 1940 sur les conseillers en investissement ("Investment Advisors Act") n’a été entreprise pour faire enregistrer BNP Paribas auprès de la "Securities and Exchange Commission". Ce document ne peut en conséquence être introduit, transmis ou distribué aux Etats-Unis d'Amérique ou dans leurs territoires ou possessions, ou remis à une "US person", telle que définie par la réglementation S de la loi de 1933 sur les valeurs mobilières (Regulation S of the US Securities Act of 1933, as amended). BNP Paribas (2018). Tous droits réservés. Sources : tous les graphiques et données sont issus de Bloomberg et sont affichés à titre purement indicatif.