[Matières Premières] Gaz : baisse des stocks et hausse des prix

ENERGIE

Le prix du Brent a reculé de manière marquée sur la semaine écoulée. Le baril s'échange à cet instant légèrement au-delà de 78 USD/bbl, soit une baisse de -2.83 % sur les cinq derniers jours. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce mouvement :

• Des droits de douanes imposés par la nouvelle Administration américaine à ses partenaires commerciaux pourraient être repoussés par rapport à ce qui avait été préalablement annoncé. Ces barrières commerciales pourraient en particulier affecter l'importation de pétrole en provenance du Canada voisin. 
• La volonté de Donald Trump de forer davantage pour permettre notamment le remplissage des réserves stratégiques et accroître les exportations de brut américain pèsent sur les cours. 
• Enfin, plus tard dans la semaine, la baisse des prix du brut a été accentuée par les propos du nouveau Président américain demandant aux pays membres de l'OPEP de "faire baisser les prix du pétrole". 

Globalement, le marché semble commencer à s'habituer à cette nouvelle donne géopolitique et entrer dans une phase d'attentisme avant des prises de décisions plus concrètes.

Les prix du gaz européen ont, à l'inverse des marchés pétroliers, enregistré une hausse sensible sur la semaine écoulée. Le 1er contrat TTF a enregistré une variation de +6.63 % tandis que celle du PEG a été de +5.94 %. Cette nette progression est principalement due à deux facteurs, à savoir les perturbations au niveau de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) de Freeport, ainsi que la baisse des réserves de gaz en Europe. Sur le premier point, l'installation de Freeport aux Etats-Unis, pays très pourvoyeur de gaz liquéfié vers l'Europe a subi des perturbations qui ont tendu le marché du gaz européen en début de semaine dernière. Sur le second point, les niveaux de stockage de gaz sont passés pour le Vieux Continent en-dessous de 60 % ce qui fait craindre un problème d'offre pour le reste de l'année et en particulier l'hiver prochain.

Enfin, le prix du certificat CO2 (EUA) termine la semaine en hausse de +3.09 % à 77.81 EUR/MT.

METAUX

A l'exception du Cuivre et de l'Etain qui sont parvenus à tirer leur épingle du jeu en progressant respectivement de +0.94 % et +1.28 %. La tendance était baissière la semaine dernière pour les métaux du LME (voir tableau de performance ci-dessous). Globalement, c'est le sujet des droits de douane qui fait la pluie et le beau temps sur le marché des métaux de base. 

Dans un premier temps, les prix ont baissé en début de semaine, en raison des annonces de Donald Trump qui souhaite imposer rapidement des droits de douane pouvant atteindre 25 % à ses voisins le Canada et le Mexique. Cela pourrait être le début d'une guerre commerciale mondiale et donc nuire à la demande en métaux industriels. Puis dans un deuxième temps, le président américain a utilisé un ton moins hostile à l'égard de la Chine dans une interview donnée jeudi soir, en déclarant qu'il "préférait ne pas avoir à utiliser les droits de douane contre la Chine". 

Suite à cette déclaration, le Dollar US s'est affaibli face aux autres devises, ce qui a mécaniquement porté le prix des métaux de base à la hausse, et celui du cuivre en particulier qui a atteint un plus haut de 2 mois et demi, au-delà de 9,350 USD/t.

Du côté des métaux précieux, tous les feux étaient au vert. En hausse de +2.49 % sur la semaine écoulée, l'Or a clairement bénéficié des propos moins menaçants de Donald Trump au sujet de la Chine. Les investisseurs ont visiblement saisi une opportunité en or de se renforcer, alors que le Dollar US s'affaiblissait. Dans le même temps, l'Argent progresse également de +0.72 %, le Platinum de +0.75 % et enfin le Palladium enregistre lui, une hausse de +3.83 % sur la même période.

AGRICULTURE

Du côté des grains européens, la tonne de Blé a cédé un peu de terrain sur les 5 derniers jours en perdant -0.33 % : elle s'échange ce matin à 225.50 EUR/t, ce qui est un plus bas depuis le 10 décembre. C'est l'Argentine qui a fait l'actualité : en réponse à la sécheresse qui a durement frappé le pays et pesé lourdement sur l'activité économique déjà très dépendante du secteur agricole, le gouvernement argentin a annoncé une réduction des taxes à l'exportation sur la farine et l'huile de soja, en les faisant passer de 31 % à 24.50 %. Cette décision est considérée comme une question clé dans les négociations en cours entre l'Argentine et le Fonds monétaire international, et devrait accroître la compétitivité des expéditions alimentaires argentines à l'échelle mondiale.

Du côté des softs, le prix du Café Arabica n'en finit plus de grimper. La livre de graines enregistre une nouvelle hausse de +5.85 % sur les 5 derniers jours et établi  un nouveau record sur la Bourse ICE à 3.55 USD/livre. Les indicateurs sont toujours en surchauffe et les inquiétudes sont très fortes concernant la production au Brésil, principal pays producteur d'Arabica où la sécheresse a réduit le potentiel de production pour la prochaine saison. En outre, le président Trump a annoncé ce week-end, vouloir mettre en place des droits de douane sur l'Arabica en provenance de Colombie, 3ème producteur mondial. Est-on en train d'assister à un retournement de tendance avec le Sucre #11 New-York ? En effet, après avoir établi un point bas pas vu depuis le mois d'août 2024 aux alentours de 17.75 centimes de Dollars US par livre la semaine dernière, le prix du Sucre #11 New-York a solidement rebondi et enregistre une hausse de +4.39 % sur les 5 derniers jours. Ici, les spécialistes rapportent que l'appréciation du Réal brésilien ces dernières semaines a fini par soutenir les prix du sucre. Enfin, le contrat Cacao Londres progresse lui aussi de +2.58 %, porté par les perspectives peu enthousiastes pour la récolte de mi-saison, en raison de la sécheresse des sols et de la mauvaise santé des plants en floraison.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 20 janvier.

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