Matières Premières : Des routes sinueuses à l'approche de l’automne

ÉNERGIE

Pétrole : Un équilibre fragile entre prévisions de production et tensions géopolitiques

Au cours d’une semaine marquée par le renforcement ponctuel des tensions au Moyen-Orient, les prix du Pétrole et ses dérivés ont été chahutés pour finalement atteindre respectivement à 66.99$/bbl (+2%) pour le Brent et 676.5eur/mt (+1%) pour le Gasoil, l’orientation des cours dépendant du calibrage de la production OPEP+ et des événements géopolitiques à court terme.

Gaz : Des directions différentes entre l’Europe et les US 

En Europe, les perspectives de diminution de l’utilisation de gaz d’origine russe portent les indices européens PEG (+3.24% à 31.36€/mwh) et TTF (+1.95% à 32.49 €/mwh), qui terminent la semaine en hausse. Aux États-Unis, la combinaison de la hausse de la production avec une baisse de la demande immédiate, liée aux températures locales clémentes, résultent d’un retrait de l’indice Henry Hub à 2.96$/mmbtu (-3.51%).

Électricité et CO₂ : Des prix stables à l’approche de l’automne

Soumis cette semaine aux tensions sur les capacités de production locales (menaces de blocage, grèves et maintenances saisonnières), ainsi qu’aux performances record de production d’électricité éolienne en Allemagne, l’indice français d’électricité « French Power Base Load » affiche un niveau stabilisé autour de 55.07€/mwh (-0.3%) en fin de semaine. Suivant une dynamique de marché similaire, les quotas carbone CO₂ (EUA) s’échangeaient au niveau de 75.28€/mt (-0.29%).

MÉTAUX

Les prix des métaux montent

L’Aluminium est porté par l’anticipation d’une éventuelle baisse des taux américains qui aurait pour conséquence un affaiblissement du dollar, mais également d’inquiétudes sur la limitation des stocks disponibles. 
Le Cuivre reste résilient et progresse de +1.72% avec en cause des tensions d’approvisionnement (mines).  Son prix autour de $10,000/t retrouve des niveaux de mars 2025.
Le Nickel est désormais proche de son coût marginal malgré une légère hausse sur la semaine, avec une progression freinée notamment par une demande faible du secteur des batteries de véhicules électrique.
 

L’or et l’argent toujours aussi haut

L’Or conserve une prime de valeur refuge très élevée, soutenue par la diversification des banques centrales et un contexte de risques accrus. Il atteint de nouveaux sommets progressant de 2.49% à 3,634.61$/Oz. L’Argent profite de l’élan de l’or, restant à un haut niveau également.
Le Platine conserve un niveau haut, bénéficiant d’un marché qui tend vers le déficit.
Le Palladium connait la plus grande progression parmi les « Precious » (+7.65%) avec en cause des inquiétudes concernant d’éventuelles sanctions vis-à-vis des exportations russes qui pourraient limiter l’offre mondiale.

AGRICULTURE

Du côté des grains

Le prix de la tonne de Blé Meunier pour livraison Décembre 25 termine la semaine à l’équilibre à 189.75€/mt (+0.40% sur 5 jours). Les stocks et les prévisions de récoltes très abondantes continuent de peser sur les prix. Certains spécialistes ont même relevé leur anticipation au sujet de la récolte russe (de 86 à 87 millions de tonnes). En outre, la vigueur de l'Euro face au Dollar US n'aide pas les grains européens à trouver preneur sur les marchés internationaux. 
 

Du côté des softs

Le Café Arabica continue sa progression. La livre de graines s'échange au-delà de 4.00 USD, ce qui n'était pas arrivé depuis la fin du mois d'avril. En cause, les conditions météorologiques exceptionnelles au Brésil, l'un des principaux producteurs mondiaux. Les plantations ont besoin de pluie en cette période de développement et c'est un temps chaud et sec qui était en place en fin de semaine. En outre, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et le Brésil continuent d'apporter de l'incertitude et tendent les prix.
De son côté, bien qu'il cède -0.74% sur les cinq derniers jours, le Cacao Londres a en enregistré 4 séances consécutives de hausse. Le temps sec en place au-dessus de l'Afrique de l'Ouest (principale région productrice) fait craindre une moins bonne récolte pour la saison prochaine. Enfin, malgré un léger rebond autour du 9 septembre, le Sucre #11 New-York semble reprendre la tendance baissière. En Inde, deuxième producteur mondial, des discussions sont en cours sur un relèvement des quotas à l'exportation qui pourrait entrer en vigueur dès le mois d'octobre. En outre, côté demande les acheteurs restent timides et semblent anticiper une baisse des prix sur les mois à venir, le Brésil continuant d'approvisionner le marché de façon abondante.

Pour aller plus loin

Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 8 septembre 2025 : Matières Premières : Une rentrée sous pressions

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