[Matières Premières] Incertitudes macroéconomiques et géopolitiques

ENERGIE

Le 1er contrat ICE Brent a progressé de manière moins marquée que la semaine précédente, +1.82% pour s'échanger ce matin à 91.28 USD/Baril. Les inquiétudes restent toutefois vives : des craintes autour d'une escalade du conflit au Proche-Orient, région très productrice d'hydrocarbures, maintiennent la pression sur les marchés. Sur ce point, l'Iran aurait notamment appelé à un embargo pétrolier sur Israël, ce qui perturberait les flux d'approvisionnements. A cela s'est ajoutée la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (AIE) faisant état d'une réduction des stocks de 4.5 millions de barils sur la semaine, soit une baisse nettement plus importante que celle anticipée par les analystes (autour de 500.000 barils).

Après avoir bondi la semaine d'avant, les prix du gaz naturel en Europe ont reculé mais restent sur des niveaux relativement élevés. Le prix du 1er contrat TTF s'établit aujourd'hui à 49.50 EUR/MWh. Cette détente des cours est à mettre à la faveur d'un climat attendu plutôt clément en Europe en novembre. De plus, le très haut niveau de stockage (proche de 100% en moyenne en Europe) est un facteur stabilisant pour le marché tandis que la demande reste peu dynamique au regard des standards observés historiquement. Sur ce dernier point, les ménages comme les entreprises ont pu modifier leur comportement de consommation suite à la crise énergétique l'année dernière.

Le prix des certificats CO² termine les 5 derniers jours en net repli, enregistrant une baisse de -5.17%, pour s'échanger légèrement au-dessus de 80 euros/tonne au spot.

MÉTAUX

Peu de changement dans les prix des métaux du LME la semaine passée : l'Aluminium concède -0.82%, le Cuivre -0.01% et le Nickel lui, enregistre une progression de +0.23%. Le London Metal Exchange Index (indice publié quotidiennement et qui reflète la performance des 6 métaux industriels du LME) a affiché le plus bas niveau observé sur 2023 à 3,551 points, en repli de -10% depuis le 01/01/2023. La demande en métaux industriels est affectée par des taux d'intérêt élevés, un Dollar US fort et de nombreuses incertitudes, qu'elles soient géopolitiques ou bien macro-économiques. Le Cuivre s'échange quasiment sur un plus bas annuel aux alentours de 7,900 USD/tonne et le Nickel se rapproche de la barre des 18,000 USD/tonne : il s'agit du niveau de prix le plus bas depuis octobre 2021 et le métal affiche désormais un repli de près de -40% sur 2023.

Du côté des métaux précieux, l'Or et l'Argent continuent d'enregistrer de fortes progressions, respectivement +2.51% et +2.88% sur les 5 derniers jours et semblent avoir toutes les faveurs des investisseurs dans ce contexte géopolitique très incertain. La première des valeurs refuges gagne quasiment 150 euros/once depuis le 05 octobre, et culmine à quelques euros du plus haut historique à 1,870 euros/once.

AGRICULTURE

Les grains ont connu des fortunes diverses sur les 5 derniers jours : le contrat Blé Meunier Euronext a gagné +1.16% et s'échange à 237.50 euros/tonne à cet instant alors que le contrat Colza a lui nettement baissé de -7.40% à 389 euros/tonne, soit le plus bas niveau atteint depuis fin mai. Après plusieurs semaines de repli, le contrat Maïs reprend +3.00% sur la semaine écoulée et semble se stabiliser aux alentours de 200 euros/tonne. Le prix de l'épi affiche une baisse de -30% sur 2023 et a beaucoup baissé en raison de très bonnes récoltes mondiales.

Du côté des softs, le prix du Sucre #11 New-York perd -0.67% sur la semaine écoulée sans grand changement sur les fondamentaux de marché, alors que le Café Arabica et le Cacao Londres enregistrent eux de très solides progressions, respectivement +6.68% et +5.42%. Le Café Arabica retrouve un niveau de prix qu'il n'avait pas observé depuis 1 mois en raison de fortes inquiétudes concernant la diminution des stocks mondiaux qui sont sur un plus bas niveau depuis 11 mois. Le cours du Cacao s'inscrit dans ce sillage, la fève affiche également des niveau de stocks très bas et doit faire face au phénomène climatique El Niño qui pourrait encore davantage perturber la production des principaux producteurs que sont la Côté d'Ivoire et le Ghana.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 16 octobre.

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