17 novembre 2025

Matières Premières : continuité des tendances automnales

salle des marchés

Analyse du Desk Matières Premières de BNP Paribas : Le Brent baisse et atteint 63,63 $/b en fin de semaine, avec des prévisions d’excédents de production record en 2026. Le gaz US progresse de 4,6 % à 4,32 $/MMBtu. En Europe, le prix futur de l’électricité française progresse de +5,4 % à 62,92 €/MWh. L’aluminium reste près de son plus haut depuis 3 ans (~2 884 $/t). Le cuivre bénéficie d’un dollar faible, de la demande IA et des craintes d’approvisionnement, en baisse de 1,57 % cette semaine à 10,716$/mt. L’or se stabilise autour de 4 000 $/oz, atteignant un pallier avant une possible hausse. Le palladium tourne près de 1 408 $/oz, la transition VE ralentissant la demande. Le blé européen reste autour de 192 €/t. Le café arabica +4 % à 4,07 $/lb à NY, soutenu par des stocks faibles et des pluies au Vietnam. Le sucre NY #11 –2,3 % à 0,141 $/lb, son plus bas depuis  5 ans après l’annonce d’une hausse de production brésilienne. Le cacao londonien s’affiche en repli de –2,3 % à 4 322 £/t.

Suivre cette thématique pour rester informé

clap
comments
duration5 min
share
Partager

Energie : le pétrole brut poursuit sa baisse, le gaz US (HH) et Power FR en hausse

 

En ligne avec la tendance initiée après l’été, le prix du baril de Brent enregistre une 5e baisse hebdomadaire (-2.2% à 63.63$/bbl) sur les 6 dernières semaines, alors que les craintes d’un excédent se renforcent. D’après l’agence Bloomberg, la tendance actuelle du marché laisse entendre que les contrats à terme Brent reviendront se négocier dans les 50 $ le baril d’ici la fin de l’année 2025. Alors que l’offre mondiale s’étend sans relâche, des alertes s’élèvent quant à un risque de surabondance, l’Agence internationale de l’énergie prévoyant un excédent sans précédent en 2026. La seule pression contraire d’importance réside dans la capacité des USA à durablement freiner les livraisons de pétrole russe, qui jusqu’à aujourd’hui sont plutôt redirigées vers des importateurs moins sensibles au sanctions US.

Du côté du gaz, porté par des prévisions de températures toujours plus fraiches en Amérique du Nord, et d’une forte demande à l’export, c’est le Henry Hub américain qui enregistre, à travers le premier contrat « month ahead », la seule nette progression de la semaine pour 4.6% à 4.32 $/mmbtu, en se rapprochant du niveau maximum annuel atteint en mars 2025.

Enfin, avec l’arrivée des premières baisses de températures en Europe, le prix du French Power BaseLoad grimpe de 5.4% sur la semaine à 62.92eur/mwh, atteignant même 69.25eur mardi 4 novembre. Cette hausse est principalement soutenue par une demande forte provenant d’Allemagne, et d’une capacité de production légèrement réduite suite à la maintenance prolongée de plusieurs réacteurs nucléaires.

Métaux

 

Métaux de base : des métaux de base corrigés et stabilisés après le pic d’octobre

 

L’Aluminium se maintient près de son plus haut niveau depuis trois ans (aux alentours de 2 884 $/ MT pour le contrat à trois mois) en raison des inquiétudes concernant l’approvisionnement en Chine. Cependant, certains analystes doutent de la pérennité de la récente hausse, évoquant l’augmentation du recyclage des déchets, qui représente désormais un cinquième de la production d’aluminium en Chine.

Le sentiment général autour du Cuivre était largement positif, soutenu par les prévisions d’affaiblissement du dollar USD, la demande croissante des datacenters d’IA et les fortes inquiétudes liées aux perturbations d’approvisionnement. Toutefois, cet optimisme n’est pas partagé par certains intervenants du marché physique, qui constatent une demande globalement plus faible dans la plupart des secteurs (à l’exception du câble) et montrent peu d’intérêt à lancer les négociations d’offres 2026. Cela explique en partie la baisse observée de 1,57 % au cours de la semaine.
 

Précieux : un palier haut observé sur les métaux précieux

L’or continue sa normalisation sous la forme d’un palier autour de 4 000 $/ oz  (stable sur la semaine), après le pic de 4 358 $/ oz le 17 octobre. Les facteurs qui ont alimenté ce pic restent d’actualité  : la dépréciation attendue du dollar (bien que le dollar ne soit plus la seule préoccupation), ainsi qu’une demande spéculative accrue d’or comme protection face à des risques macroéconomiques variés (dette américaine et européenne, fragilité de l’indépendance de la Fed, possible bulle boursière liée à l’IA, et risques de ralentissement mondial dus aux tensions commerciales).

BNP Paribas estime que la consolidation actuelle autour de 4 000 $/ oz prépare le terrain à une nouvelle hausse de l’or. Ainsi, nous relevons notre prévision moyenne pour 2026 de 13 %, pour atteindre 4 420 $/ oz, et anticipons un pic supérieur à 5 000 $/ oz avant la fin de l’année.

Le Palladium suit, à l’instar de l’or, un schéma de plateau élevé (autour de 1 408 $/ oz), bien que son cours ait reculé de ‑3,88 % pour s’établir à 1 405 $/ oz au cours de la semaine. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la transition vers les véhicules entièrement électriques, ce qui revitalise la demande pour les moteurs thermiques et hybrides, grands utilisateurs de ce métal.

Agriculture : le blé européen se stabilise, tandis que le café arabica poursuit sa progression proche du record

 

Après le rebond de la semaine dernière qui avait été initié suite aux discussions entre les Etats-Unis et la Chine qui se sont tenues la semaine dernière, le 1er contrat Blé Meunier Euronext pour livraison décembre se stabilise autour des 192€/MT sur les 5 derniers jours.

Les contrats à terme sur le café arabica ont grimpé de 4% à 4.07€/lb à New York, les indicateurs techniques et la vigueur de la variété robusta soutenant l’élan haussier. Les indicateurs techniques continuent de fournir un vent arrière haussier. Un autre facteur contribuant à la hausse des prix est la diminution des stocks d’arabica détenus dans les entrepôts portuaires surveillés par la bourse, qui sont tombés au plus bas depuis mars 2024.
Parallèlement, les contrats à terme sur le robusta, le Vietnam étant le principal producteur de cette variété, ont également soutenu le marché de l’arabica, le pays étant confronté à de fortes pluies et tempêtes.

Le sucre #11 New-York perd 2.3% sur la semaine et clôture à 14.1 $cents /lb le vendredi 7 novembre 2025, son plus bas niveau depuis 5 ans. Ce repli fait suite à l’annonce de l’agence gouvernementale brésilienne CONAB de l’augmentation de 1.3% des prévisions de production sur la saison 2025-2026, pour 45 millions de tonnes, ce qui porterait la production totale à 666.4 millions de tonnes.

Semaine volatile pour le Cacao Londres, qui clôture à 4,322 £/mt, en recul de 2.3% sur 7 jours. D’après l’agence Bloomberg, sur fond d’allègement des tensions sur les prix (conditions climatiques favorables en Afrique de l’Ouest, Ghana, Côte d’Ivoire), l’annonce lundi 3 novembre que le cacao ait été approuvé pour être intégré à un indice de matières premières majeur pour la première fois depuis deux décennies, avait brièvement poussé un indicateur technique clé dans une zone de surachat.

Pour aller plus loin

Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 3 novembre 2025 : Matières Premières: Brent stable, métaux sous pression, softs en repli.

 

Ce document est publié par BNP Paribas. Bien que les informations contenues dans le présent document proviennent de sources que BNP Paribas considère comme fiables, nous ne pouvons en garantir l’exactitude, ces informations pouvant être soit incomplètes, soit résumées. BNP Paribas et/ou ses sociétés apparentées peuvent, ponctuellement, avoir une position sur ou être teneurs de marché d’une valeur mentionnée dans ce document ou d’un produit dérivé de ce titre, et peuvent également solliciter, exécuter ou avoir fait des opérations sur ces titres de placement en tant que Banque d’investissement, en tant que participant à un syndicat de placement ou pour d’autres services (y compris en tant que conseiller, chef de file ou prêteur) pour toute compagnie dont il est fait mention dans ce rapport. Les estimations ou opinions contenues dans le présent rapport reflètent notre jugement à la date de ce document et peuvent être modifiées sans préavis. BNP Paribas ne pourra être tenue responsable des conséquences pouvant résulter de l’utilisation d’une quelconque opinion ou information contenues dans le présent document. Il en est de même de toute omission. Aucune démarche prévue par la loi de 1940 sur les conseillers en investissement ("Investment Advisors Act") n’a été entreprise pour faire enregistrer BNP Paribas auprès de la "Securities and Exchange Commission". Ce document ne peut en conséquence être introduit, transmis ou distribué aux Etats-Unis d'Amérique ou dans leurs territoires ou possessions, ou remis à une "US person", telle que définie par la réglementation S de la loi de 1933 sur les valeurs mobilières (Regulation S of the US Securities Act of 1933, as amended). BNP Paribas (2018). Tous droits réservés. Sources : tous les graphiques et données sont issus de Bloomberg et sont affichés à titre purement indicatif.