Matières Premières: Brent stable, métaux sous pression, softs en repli
Dans le contexte des négociations Chine États Unis, le Brent s’est stabilisé à 65,07 $ le baril (1,3 % sur 5 j), tandis que le gaz américain Henry Hub a bondi de 25 % à 4,12 $, le TTF a perdu 0,90 € (2,4 %) pour 31 €/MWh, et le French Power Base Load a reculé de 5,3 % à 59,70 €. L’aluminium a progressé de 0,87 % à 2 910,5 $/MT, son plus haut depuis février 2022, alors que le cuivre a baissé de 0,68 % à 10 913 $/mt. L’or poursuit sa correction de 2,68 % autour de 4 000 $/oz d’une nouvelle fiscalité chinoise et d’un désengagement des ETF, tandis que le platine a chuté de 2,2 % à 1 604 $/oz. Enfin, le blé européen a gagné 1,45 % pour dépasser 194 €/t, le café Arabica a reculé de 2,72 % sous 4 USD/livre, le sucre type 11 (NY) a perdu 3,61 % (14 % sur un mois) et le cacao londonien a baissé de 2,08 %. Pour anticiper ces mouvements stratégiques, le Desk Matières Premières de BNP Paribas vous propose ce décryptage des marchés de l’énergie, des métaux et de l’agriculture au 03/11/2025.
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Energie : dans le contexte des négociations internationales, le Brent se stabilise et le Gaz naturel Américain grimpe
- Dans l’attente des résultats des négociations entre la Chine et les États Unis sur le montant des taxes à l’import et à l’export entre les deux pays, ainsi que sur l’application de sanctions à l’encontre des acheteurs de pétrole russe, le cours du baril de Brent a évolué dans un contexte plus calme cette semaine, le baril s’échangeant à 65.07$ à la clôture de vendredi, soit -1,3 % sur cinq jours.
- Du côté du gaz naturel, l’indice américain Henry Hub enregistre une progression impressionnante de 25 % sur la semaine, à 4,12 $, sous l’effet d’une demande locale accrue à l’approche d’un hiver 2025 2026, annoncé plus froid que prévu (hausse de la consommation de gaz de chauffage), combinée aux prévisions d’exportations grandissantes vers l’Europe, qui cherche à se substituer au gaz russe, ainsi qu’à l’Asie, en pleine négociation avec l’administration Trump concernant les droits de douane. À l’inverse, le contrat TTF a perdu 0,90 € (-2,4 %) et clôture la semaine à 31 €/MWh.
- Enfin, les craintes autour de la production d’électricité française se sont dissipées après qu’EDF ait relevé ses prévisions de production d’électricité d’origine nucléaire en 2025, ce qui a allégé la pression sur le prix du French Power Base Load, qui clôture la semaine en baisse de 3,35 € à 59,70 €, soit -5,3 %.


Métaux
Métaux de base : la vigueur du dollar exerce une pression sur les métaux
- L’aluminium a de nouveau progressé de 0,87 % au cours de la semaine, à 2 910,5 $/MT, atteignant son plus haut niveau depuis février 2022 et enregistrant sa cinquième hausse hebdomadaire consécutive.
- Les perspectives restent favorables grâce aux restrictions d’approvisionnement imposées par le gouvernement chinois.
- Le cours du cuivre s’inverse et part en légère baisse (‑0,68 % à 10 913 $/mt) après que la Chine, qui représente 60 % de la demande mondiale, a publié des données industrielles quelque peu décevantes ainsi qu’un indice manufacturier bien en dessous des prévisions, reflétant des barrières commerciales et une économie intérieure morose.
Métaux précieux : une précieuse correction
- Après un rallye qui a conduit à des records en octobre, atteignant 4 367 $, grâce à une frénésie d’achats des consommateurs, à la demande des banques centrales et à son rôle de valeur refuge, l’or poursuit la correction amorcée la semaine précédente, avec une baisse hebdomadaire de ‑2,68 % et un prix se situant autour de 4 000 $/oz.
- Certains analystes expliquent ce tassement par l’atteinte d’un prix psychologique qui conduit à ce pallier. Egalement, un changement de réglementation fiscale en Chine (première nation consommatrice d’or) défavorable à certains détaillants contribue également à l’attentisme du marché. De plus, ces effets sont accentués par par un désengagement des ETF. Néanmoins cette baisse doit être mise en perspective : les prix restent encore supérieurs de plus de 50 % depuis le début de l’année.
- Le platine, quant à lui, suit ce profil de plateau que l’on observe sur l’or, dans un contexte d’incertitudes fortes concernant la production physique du métal, et termine la semaine en baissant de ‑2,2 % à 1 604 $/oz.


Agriculture
Grains : Le Blé européen en hausse suite aux discussions sino-américaines
Le premier contrat « Blé Meunier » Euronext pour livraison en décembre enregistre une progression de +1,45 % sur les cinq derniers jours et débute la semaine de façon dynamique, au‑delà de 194 €/t, un niveau jamais atteint depuis la fin du mois d’août. Le rebond a été initié suite aux discussions entre les États‑Unis et la Chine, qui ont eu lieu la semaine dernière.
Même si tous les détails n’ont pas encore été rapportés, il semble que Pékin s’engage à ouvrir son marché aux produits agricoles américains, à supprimer les droits de douane sur le blé imposés en mars et à élargir le commerce agricole avec les États‑Unis.
Softs : Café, Sucre et Cacao en net repli sur la semaine
- Après avoir établi un record de plus de 4,35 USD/livre la semaine précédente, le contrat Café Arabica termine les cinq derniers jours en baisse de 2,72 % et repasse sous la barre symbolique de 4 USD/livre. Les prévisions de pluie dans les principales régions productrices du Brésil (Paraná, São Paulo, Minas Gerais et Espírito Santo) ont atténué les craintes liées à l’approvisionnement. À noter que le nombre de sacs déclarés dans les entrepôts ICE est à son plus bas niveau en mars 2024, avec seulement 432 000 sacs.
- Semaine difficile pour le sucre type 11 (New‑York) qui cède de 3,61 % sur la semaine écoulée, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2020, et perd même 14 % sur un mois alors que les anticipations d’un excédent mondial se renforcent. Les raisons de cette baisse sont multiples : le surplus s’accentue du fait de l’augmentation de la production d’éthanol à base de maïs, du retour potentiel des exportations indiennes (jusqu’à 2 millions de tonnes) et des prévisions révisées à la hausse après la Brazil Sugar Week, où le consensus est passé de 2 à 2,77 millions de tonnes. Il s’agit de la plus forte baisse mensuelle depuis décembre 2023.
- Enfin, le cacao de Londres suit la même tendance et perd 2,08 % sur cinq jours, reflétant une production accrue grâce à une amélioration des conditions météorologiques en Côte d’Ivoire et au Ghana, ainsi qu’un surplus mondial et une demande toujours moribonde.


Pour aller plus loin
Pour suivre l’évolution des marchés, consultez le précédent bulletin daté du 27 octobre 2025 : [Matières Premières] Pétrole : Rebond spectaculaire face aux sanctions.
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