Comment travailler votre marque employeur ?
Souvent méconnu, le déficit d’image constitue un obstacle au recrutement des bons profils pour une entreprise. Pour les attirer et les retenir, cap sur la construction de votre marque employeur.
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La forte reprise économique liée à la crise sanitaire (+7% en 2021 en France), entraine une tension sur les recrutements. Si avant crise, cette tension était limitée à certains secteurs d’activités très spécifiques, elle est désormais plus généralisée. A cela s’ajoute une nouvelle exigence des candidats : la recherche de sens, d’engagement dans le cadre de leur travail d’où une exigence nouvelle vis-à-vis de l’entreprise. Or, en face, bien des entreprises rencontrent un obstacle dans leur quête des bons profils : leur déficit d’image. C’est là qu’entre en jeu votre marque employeur.
Valorisez vos atouts
- Vous devez apporter des réponses aux questions suivantes : quelle est votre histoire ? Votre ADN ? Vos valeurs et votre culture d’entreprise ? Votre expertise ? Vos réussites ? Vos métiers ? Votre politique RH ? Votre cadre de travail ?
- Ces réponses doivent donner lieu à un récit cohérent et sincère. Car la marque employeur doit être porteuse d’une promesse, d’un engagement et non d’un rêve.
- Pensez à répondre en priorité aux principales attentes des salariés qui, malgré la crise, n’ont guère varié : 65% d’entre eux décident de rejoindre une entreprise avant tout pour le salaire. L'ambiance de travail est le deuxième critère cité (63%), devant l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle (58%) et les perspectives de carrière, selon une récente étude de Randstad.
- Portez une attention particulière aux atouts qui vous différencient des concurrents : modalités de télétravail, gestion des carrières, crèche d’entreprise, package global de rémunération, aide à la mobilité douce, flexibilité des horaires...
- Pensez à lever les a priori habituellement reprochés à votre secteur d’activité ou associés à la taille de votre entreprise. Pour les PME, il sera par exemple opportun de mettre l’accent sur les évolutions de carrière.
- Impliquez vos salariés pour identifier les piliers de votre marque employeur, via un questionnaire, lors d’un séminaire ou de sessions de brainstorming. Ce sera également l’occasion de confronter votre vision à celle de vos collaborateurs et de limiter ainsi les distorsions.
Diffusez votre marque employeur
- De nombreux moyens sont à votre disposition et votre choix devra se faire au regard de trois critères : le public visé, le temps que vous pouvez y consacrer et le budget.
- La diffusion sur votre site Web est impérative mais ne saurait suffire. Selon les objectifs assignés, vous pouvez opter pour des relations presse, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Viadeo, LinkedIn…), la publicité, etc. Ne vous éparpillez pas, concentrez-vous sur les canaux les plus porteurs.
- Valorisez l’envers du décor, les coulisses de vos événements internes, le témoignage de salariés, vos succès, mais toujours dans le respect de vos valeurs.
- Faites de vos collaborateurs vos ambassadeurs. Incitez-les à partager vos offres sur les réseaux sociaux et à donner leur avis sur des sites spécialisés. Mais attention à ne pas tomber dans l’hagiographie : les “faux” post se repèrent vite et ont un effet contre-productif.
Pensez “expérience candidat” puis “expérience salarié”
Vous vantez un cadre de travail chaleureux, des salariés épanouis ou encore le respect des candidats ? Lors du recrutement, tout candidat va pouvoir vérifier si la promesse faite est authentique.
S’il découvre des locaux mal entretenus et/ou un DRH ou un responsable de service qui arrivent avec 30 minutes de retard en entretien, il aura sa réponse, qu’il n’hésitera pas à partager à son entourage, voire sur les sites dédiés.
Il convient donc de concevoir une expérience candidat en cohérence avec votre marque employeur :
- Simplifiez les différentes étapes du parcours de recrutement et de raccourcir le temps de décision.
- Rédigez des offres d’emploi qui se distinguent du flux en reprenant les codes de votre marque employeur (humour, convivialité, esprit d’équipe, innovation…) et qui donnent la fourchette de salaire.
- En entretien, donner envie au candidat de rejoindre vos rangs, sans - là encore - survendre le poste et l’entreprise.
- Prenez le temps de répondre à tout le monde, idéalement avec une réponse personnalisée. Traitez vos candidats comme des clients !
- Une bonne réputation RH tient aussi à une bonne intégration des nouveaux collaborateurs, mais aussi à la relation durant tout le contrat de travail, sans négliger leur départ.
Faites vivre votre marque employeur
Une marque employeur n’est jamais figée, elle doit évoluer et être nourrie au fil de l’eau. Il vous faut donc :
- Prendre le pouls régulièrement des équipes en interne, afin de s’assurer que la marque employeur véhiculée correspond toujours à ce qu’en perçoivent les collaborateurs.
- Vérifier -régulièrement- la réputation de votre entreprise sur les sites de notation des entreprises précédemment cités. Répondez quand il y a lieu en évitant toutefois les réponses type.
- Fixer des objectifs tels que la hausse du nombre de CV reçus en spontané ou la diminution du turn-over, du délai de recrutement… Et veillez à mesurer la progression de ces indicateurs avec des plans d’action correctifs au besoin.
- Fidéliser vos talents, un axe fort d’une marque employeur attrayante. Pensez à l’épargne salariale notamment (PEE, Perco, intéressement) afin de proposer un package de rémunération intéressant.
Les labels : une piste à envisager
Point positif : les labels, certifications et autres normes, décernés par un organisme tiers et indépendant, rassurent et donnent confiance. Il en existe une multitude.
Point négatif : le coût peut s’avérer prohibitif, tout comme les exigences du cahier des charges. Renseignez-vous : à chaque label sa méthodologie, ses conditions et ses tarifs.
Parmi les plus connus, il y a :
- La certification Top Employers ;
- le classement Great place to work ;
- les labels Diversité ou Égalité, propriétés de l’État mais délivrés par AFNOR Certification.
Le possible bon compromis : les chartes, telles que la Charte de la diversité ou la Charte de la parentalité. Moins contraignante et moins onéreuse, la démarche n’a pas la force d’un label mais elle témoigne néanmoins de votre engagement et de vos efforts en la matière.