[Matières premières] Pétrole : production en baisse et prix en hausse

ENERGIE 

Le baril de Brent a enregistré une hausse sensible sur la semaine écoulée, progressant de +8.30% à 85.30 USD/baril. Plusieurs événements expliquent ce mouvement : 

• Le pétrole a rebondi en début de semaine suite au séisme qui a touché la Turquie et la Syrie et aux craintes de dégâts sur certains oléoducs.
• Un important terminal d'exportation turque a été par ailleurs fermé pour une durée d'a priori une semaine.
• Conjugués aux craintes sur approvisionnement de brut, les espoirs de reprise économique en Chine grandissent, bien que des signaux concrets sont encore attendus.
• L'Arabie Saoudite a relevé le prix de vente de son pétrole destiné à l'Asie, pouvant ainsi indiquer des anticipations favorables de demande en provenance de cette région.

Nouvelle pression haussière en fin de semaine : la Russie a pris la décision de réduire sa production de brut en mars en réponse aux sanctions. Cette réduction serait de 500.000 barils/jour soit environ 5% de la production journalière russe.

Les prix du gaz européen ont à l'inverse été nettement orientés à la baisse sur les 5 derniers jours. Le prix du 1er contrat TTF (référence du marché en Europe) a baissé de -7.65% à 51.80 EUR/MWh ce matin. Ce nouveau repli sur le gaz européen s'explique par le fait que l'épisode de froid actuel devrait se terminer rapidement. Malgré la baisse des réserves de gaz, qui s'établissent aujourd'hui au-dessus de 65% en Europe, elles demeurent supérieures à la moyenne de ces 10 dernières années. Aussi, le terminal de gaz naturel liquéfié de Freeport a réouvert après l'explosion  de juin, qui l'avait mis à l'arrêt. Un cargo est parti de ce terminal ce dimanche 12 février pour la première fois depuis lors. 

METAUX 

Les métaux de base ont connu une nouvelle semaine de repli net et généralisé. L’Aluminium perd plus de 5%, le Zinc perd plus de 6% et le Cuivre a lui concédé une baisse de 1.37% sur les 5 derniers jours. Le rebond observé sur le mois de janvier s'efface petit à petit et l'enthousiasme du marché qui portait les prix des métaux à la hausse semble laisser place aujourd'hui au doute. En cause : les récentes tensions entre les Etats-unis et la Chine, la hausse du Dollar US ainsi que de nouvelles craintes autour de la demande dans les mois à venir.

En particulier, concernant l'Aluminium, les autorités américaines ont annoncé lundi dernier qu'elles envisageaient de mettre en place un droit d'importation de 200 % sur l'aluminium russe qui a priori, porterait sur les importations d'aluminium de première fusion.
Du côté des métaux précieux, l'Or se stabilise autour des 1,860 usd/once, en repli après avoir touché 1,950 usd/once tout début février. Le marché reste attentiste et regardera avec attention les chiffres d'inflation qui seront publiés cette semaine aux Etats-Unis. De son côté, le Palladium traite sur un point bas inobservé depuis septembre 2019, en dessous de 1,600 usd/once. Le Palladium, très utilisé dans l'industrie automobile notamment dans les pots catalytiques pour réduire les émissions polluantes, voit sa demande diminuer au fur et à mesure que la demande pour les véhicules électriques augmente.

AGRICULTURE

Les cours du Blé et du Maïs Euronext ont entamé un rebond, avec respectivement +4.95% et +0.96% sur la semaine passée. Ces rebonds s'expliquent par une baisse de l'euro face au dollar US, ce qui améliore la compétitivité des grains européens face à la concurrence (l'euro traite aux alentours de 1.0680 après avoir traité au delà de 1.10 le 2 février), et par des tensions toujours très fortes entre la Russie et l'Ukraine.

De son côté, le Sucre (#11 New York) continue de se traiter sur des niveaux de prix historiquement très élevés, aux alentour de 21.50 USD/livre. Le marché continue de surveiller les perspectives en Inde, où une production plus faible que prévu a réduit la perspective de nouvelles exportations cette saison.

Retrouvez le bulletin de la semaine dernière ici .

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