[Matières Premières] Un rebond des prix du gaz en Europe temporaire ?

ENERGIE

Les marchés énergétiques ont, dans l'ensemble, affiché une bonne performance sur la semaine écoulée. 

Le baril de Brent a progressé de plus de +2.0 % pour s'échanger ce matin à 83.77 USD. Plusieurs évènements ont influencé cette dynamique. Tout d'abord, les tensions restent vives au Proche-Orient. De plus, les dernières publications économiques aux Etats-Unis font état d'un léger repli de l'inflation outre-Atlantique, ce qui renforcent l'anticipation de baisse des taux directeurs par la Réserve Fédérale et ainsi l'affaiblissement du dollar. Enfin, les perspectives d'un prolongement des réductions de production de pétrole par les pays membres de l'OPEP+ se raffermissent. Ces réductions, en vigueur au 1^er trimestre 2024, pourraient en effet être prorogées au 2^nd trimestre, voire plus tard. Les déclarations de début de semaine en provenance d'Arabie Saoudite seront à suivre de près.

Concernant le Gaz, les prix sur les marchés européens ont été particulièrement dynamiques sur les cinq derniers jours. Le 1^er contrat TTF (référence du gaz en Europe) a enregistré une progression proche de +10 % tandis que celui du PEG a grimpé de +14.41 %. Ces hausses marquées mettent un arrêt, au moins provisoire, à la forte tendance baissière observée depuis plusieurs semaines. Cette remontée des cours s'inscrit dans un contexte d'anticipations de températures plus basses que la normale en mars ainsi que par le ralentissement des flux de gaz depuis la Norvège en raison d'une panne au niveau d'un champ gazier. La forte baisse des prix pourrait également raviver la demande de GNL, notamment asiatique.

Le prix du certificat CO² (EUA) est reparti à la hausse sur l'ensemble de la semaine passée, de plus de +8 %, à 52.37 EUR/Mt à cet instant. 

METAUX

Les métaux de base qui cotent sur le London Metal Exchange (LME) ont enregistré des mouvements partagés sur la semaine écoulée. A la hausse, l’Aluminium a affiché +2,98 %, le Zinc de +0,50 % et le Nickel de +0,95 %. A la baisse, nous retrouvons le Cuivre -0,75 % et le Plomb -2,91 %. Les derniers mouvements haussiers des métaux de base s’expliquent par les potentielles sanctions que l’Europe pourrait prendre sur les métaux d’origines Russes. En effet, les nouvelles sanctions pourraient être accentuées ce qui poussera les prix à la hausse comme cela avait été le cas en 2018, quand les Etats-Unis avaient banni les métaux russes. De plus, l’affaiblissement du Dollar sur ces 5 derniers jours a lui aussi poussé les prix à la hausse.

Concernant les métaux précieux, l’Or (+2,33 %) et l’Argent (+0,76 %) progressent sur la semaine écoulée, les autres métaux précieux ayant tous affiché une baisse. Le Palladium a chuté de -1,85 %, le Platinum de -1,51 %. L’Or a atteint son plus haut depuis 2 mois, suite aux données macroéconomiques anticipant une baisse des taux en juin.

AGRICULTURE

Le prix du contrat Blé Meunier continue de chuter (-11.29 %) : après s'être stabilisé aux alentours de 200 EUR/t pendant quelques jours, l'échéance de Mai 2024 traite maintenant aux alentours de 190 EUR/t. Globalement, le marché des grains doit intégrer un nouvel équilibre dans lequel les grands pays producteurs sont capables d'offrir des volumes très importants qui sont à mettre en perspective avec une demande plutôt faible. Et le marché du grain américain suit la même tendance, lui aussi largement influencé par l'abondance des origines mer Noire. La pénurie observée ces deux dernières années a bel et bien disparu et le rapport de force est désormais du côté des acheteurs.

Du côté des softs, la semaine aura été assez difficile pour le Sucre #11 New-York qui perd -6.76 % sur les 5 derniers jours. Le débouclement du contrat actif sur le mois de Mars a quelque peu surpris les acteurs de marchés car il s'est soldé par une livraison importante en bourse (ICE) ce qui laisse penser que les producteurs de sucre ont peut-être quelques difficultés à placer ces volumes ailleurs. Enfin, le Café Arabica enregistre un gain de +1.47 % sur la semaine, alors que le Cacao Londres progresse de 0.79 %, toujours sur les plus hauts jamais vus pour la fève. Les mauvaises conditions météorologiques et les maladies qui nuisent aux cultures en Afrique de l'Ouest portent les prix à des sommets historiques.

Retrouvez ici le bulletin de la semaine du 26 février.

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