[Matières Premières] Les craintes de récession prennent le dessus

ENERGIE 

Le baril de Brent a vu son prix diminuer de manière marquée la semaine passée. Il s'échange ce matin à un prix légèrement supérieur à 74 USD/Baril, en baisse de -2.63% sur les 5 derniers jours. En dépit du dernier rapport publié par l'Agence Américaine de l'Energie indiquant une réduction des stocks commerciaux, les investisseurs continuent de craindre une forte baisse de la demande. En effet, les derniers messages envoyés par la Réserve Fédérale Américaine et d'autres banques centrales laissent penser que de nouvelles hausses de taux sont à venir. La journée de jeudi dernier a d'ailleurs vu les institutions monétaires du Royaume-Uni, de Norvège, de Turquie et de Suisse augmenter leurs taux directeurs. 
Dans ce contexte, les perspectives de croissance au niveau mondial s'assombrissent encore un peu plus, tandis que les sanctions sur les exportations russes ont eu un effet moindre qu'anticipé. 

Du côté du gaz européen, le prix du 1er contrat TTF a progressé de +2.45% sur l'ensemble de la semaine. Depuis le début du mois, le TTF a augmenté de plus de 36% après de long mois de baisse, tandis que le niveau de volatilité a lui aussi progressé ces dernières semaines. Si les niveaux de prix semblaient se normaliser, le marché restera attentif à l'approvisionnement dans les mois à venir. La perte quasi-totale du gaz russe par gazoduc rend le marché européen du gaz moins réactif en cas de hausse de la demande, et donc plus sensible.

METAUX

Les métaux de base, comme les métaux précieux, ont connu une baisse sensible sur la semaine écoulée. Du côté des métaux industriels, les plus fortes baisses ont été observées sur :

• Le Nickel : -7.48% ;
• Le Zinc : -4.58% ;
• L'Aluminium : -4.25%.

Globalement, la poursuite du durcissement des conditions de financement et les craintes de récession afférentes pèsent sur la demande en métaux, très utilisés notamment dans les processus industriels. 
Plus en détail, concernant le Nickel, celui-ci reste en excédent d'offre compte tenu de la forte progression de la production en provenance d'Indonésie en 2022, et en particulier depuis le début de l'année 2023. De plus, certaines entreprises chinoises tendent à accroître également leur capacité de production.
Du côté des précieux, la semaine a également été particulièrement compliquée. 

• L'Or :  -1.88% ;
• L'Argent : -7.32% ;
• Le Platinium -6.60% ;
• Le Palladium -7.06%.

Ces derniers, utilisés dans l'industrie, souffrent notamment du ralentissement observé dans le secteur. De leur côté, l'Or comme l'Argent pâtissent de la remontée des taux d'intérêt qui rend plus attractifs d'autres actifs, obligataires notamment.  

AGRICULTURE 

Il y a eu beaucoup de volatilité dans les marchés agricoles la semaine dernière. Du côté des grains, les prix des contrats Blé Meunier et Maïs Euronext ont continué leur progression et enregistrent des hausses respectives de +15.81% et +30.26% depuis le point bas du 31 mai dernier. La hausse est toujours de mise ce matin à l'ouverture après l'annonce de mutinerie en Russie qui a eu lieu ce week-end.
Cette situation inédite apporte beaucoup de confusion et de volatilité dans les marchés : les craintes de voir l'accord sur le corridor d'exportation des grains en Mer Noire suspendu n'ont jamais été aussi fortes.

Dans le même temps, le Sucre #11 New-York et le Café Arabica ont respectivement cédé -8.51% et -9.11% sur la semaine. Les contrats à terme sur le Café Arabica ont atteint vendredi leur plus bas niveau en six mois, alors que la récolte au Brésil, premier exportateur, est en avance sur l'année dernière : le temps sec actuel est particulièrement favorable à la récolte. Du côté des prix du Sucre, des analystes rapportent que certains spéculateurs ont clôturé de larges positions acheteuses au cours de la semaines dernières, ce qui a eu pour conséquence cette baisse de plus de 8% du premier contrat sur la bourse de New-York.

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