En revanche, dans le monde émergent, le cycle économique est, d’une manière générale, nettement moins dynamique. Les pays exportateurs de matières premières ont subi le choc d’une triple baisse : prix à l’exportation, volumes exportés et devise.
Parmi les grands pays, le Brésil et la Russie sont en récession tandis que l’Inde, importateur net de matières premières moins exposé à la Chine, sort son épingle du jeu.
La Chine poursuit son ralentissement tendanciel, avec des conséquences négatives pour ses partenaires commerciaux (en Europe, surtout l’Allemagne). Le manque de visibilité sur la réaction de la politique économique et l’efficacité d’éventuelles nouvelles mesures alimentent la nervosité des marchés financiers chinois (bourse et changes). On note également un impact sur le prix du pétrole.
Après une année 2015, où l’ampleur de la chute a créé la surprise, 2016 s’est ouvert sur un nouveau recul important. L’offre excédentaire reste importante et la levée des sanctions contre l’Iran complique davantage la donne, tout comme les mouvements spéculatifs.
Recul boursier et récession ne vont pas nécessairement de pair
Dans le passé, on a observé aux Etats-Unis que d'importantes baisses boursières étaient rarement suivies d’une récession. Dans le cas contraire, d’autres facteurs ont joué tels que les chocs pétroliers de 1973-74 et 1979, le resserrement monétaire brutal du début des années 80 ou encore l’éclatement de la bulle des valeurs technologiques en 2000.
Aujourd’hui, l’environnement a changé même si l’incertitude devrait peser sur l’investissement des entreprises. Les banques centrales devront intégrer cet élément dans leur communication. La BCE a d’ailleurs pris les devants en annonçant d’éventuelles nouvelles mesures d’assouplissement lors de sa réunion du mois de mars tandis que la Réserve fédérale a également souligné qu'elle suit l'environnement international avec une attention particulière.

William DE VIJLDER
Directeur de la Recherche économique
de BNP PARIBAS